Geraint Thomas: "L'Alpe d'Huez restera le moment le plus incroyable"
Comment vous sentez-vous?
Geraint Thomas: "C'est incroyable d'être assis ici avec ce maillot. Merci beaucoup à +Froomey+ qui m'a beaucoup aidé et qui était très content de me voir réaliser cette performance. On est de bons amis et j'apprécie beaucoup d'avoir à mes côtés sans doute le meilleur coureur pour des courses à étapes. Il va me falloir du temps pour comprendre."
Vous avez répété que vous étiez dans votre bulle pendant le Tour. Est-ce que vous en sortez maintenant?
G.T: "C'est émouvant. Je ne savais pas que ma femme était présente et ça a rendu les choses encore plus émouvantes. J'ai fait au jour le jour, comme lorsque j'étais sur la piste, rester concentré, faire les petites choses correctement, ne pas s'emballer. Et puis ce mur s'est écroulé, une émotion incroyable. Quand j'ai franchi la ligne d'arrivée, il y avait beaucoup d'émotions. J'ai une idée de ce qui se passe au pays de Galles, c'est incroyable. C'est fou de voir tout l'intérêt qu'il y a à Cardiff. C'est bien de placer la ville sur la mappemonde."
C'est la sixième victoire de Sky sur le Tour de France en sept années. Est-ce que c'est un problème pour le sport?
G.T: "Moi, j'en suis ravi, ce n'est pas un problème pour moi. Évidemment que l'on est fort, individuellement parlant on n'a que des super coureurs. Il y a toujours des gens qui nous critiquent, mais on travaille dur, on essaie d'être les meilleurs possibles. Notre force, ce sont les jambes, mais aussi la tête et notre façon d'évoluer ensemble."
A partir de quand y avez-vous cru, et comment allez-vous fêter ce succès ce soir?
G.T: "Je n'y ai pas cru avant hier soir. Les gens peuvent ne pas me croire, mais la dernière étape de montagne a été une bataille incroyable, je devais rester concentré. Je devais suivre Tom Dumoulin à la semelle. Ce soir, je ne vais pas trop fêter. Je prendrai une bière ou deux, peut-être un burger, mais la vraie célébration, ce sera à Paris."
Vos principaux concurrents au général sont également des rouleurs. Est-il possible de gagner le Tour pour un pur grimpeur?
G.T: "Je pense qu'un grimpeur peut encore gagner. La façon dont Tom Dumoulin court est vraiment impressionnante, mais c'est aussi très calculé, il ne se fait pas rattraper par ses émotions, il ne répond pas à toutes les attaques, il est très mesuré, il connait bien son corps. Quand il y a un gars super fort comme ça, c'est dur pour les autres. Chapeau à Mikel Landa et Romain Bardet, parce qu'ils nous ont mis sous pression. Pour nous, le plus important était de courir ensemble. Ce n'est pas que moi qui ai gagné le Tour de France, c'est toute l'équipe."
Y a-t-il un moment où vous avez pensé perdre le Tour?
G.T: "J'étais sous pression sur toutes les étapes de montagne. J'ai vraiment beaucoup souffert à l'Alpe d'Huez, mais j'ai essayé de rester calme et fort. Les Pyrénées étaient très dures, surtout quand les autres ont remarqué que Chris Froome était moins bien. Mais une fois dans les Pyrénées, il fallait juste suivre Tom. C'est un coureur un peu similaire à moi."
Quel a été le moment le plus fort au cours de ces trois semaines de compétition?
G.T: "La première victoire d'étape, c'était bien. Mais de gagner à l'Alpe d'Huez avec le maillot jaune, ça c'était vraiment génial. Je ne m'y attendais tout simplement pas. Ce jour-là, je voulais juste suivre les autres. L'Alpe d'Huez restera le moment le plus incroyable."
Ce Tour s'est déroulé dans une atmosphère particulière autour de Sky et de Chris Froome. Avez-vous craint que cela puisse avoir un effet négatif sur l'équipe?
G.T: "Je suis resté dans mon petit monde, dans ma bulle et je ne me suis concentré que sur ça, sur moi-même. Je ne lis pas trop de journaux sur le cyclisme. Je ne lis que les articles sur le rugby, et j'essaie de rester dans un monde différent."
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