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Gerrans, c'est déjà le printemps !

Simon Gerrans a remporté au sprint Milan-Sanremo, première grande classique de la saison, longue de 298km. Le coureur de GreenEdge a devancé Fabian Cancellara (RadioShack) et Vincenzo Nibali (Liquigas) qui avait déclenché l'attaque dans le Poggio. Le trio a résisté au retour du peloton des sprinters. A 31 ans, Gerrans signe la plus belle victoire de sa carrière, la toute première pour sa nouvelle équipe, et succède à son compatriote Matt Goss.
Article rédigé par franceinfo
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simon gerrans greenedge milan-sanremo 032012

Simon Gerrans (AUS/GreenEdge), vainqueur: "Difficile d'être plus heureux. J'ai vécu une journée exceptionnelle. J'ai compris que j'avais ma chance quand j'ai suivi sans trop de problème Nibali dans le Poggio.Fabian (Cancellara) était le plus fort, une moto.Il a continué à mener ensuite, à part un court moment où je me suis retrouvé devant, et j'ai compris que si nous allions au bout, j'avais ma chance"..

C'est le printemps avant l'heure pour GreenEdge. La formation australienne a signé, samedi, la toute première victoire de son histoire et pas la moins prestigieuse. Simon Gerrans s'est adjugé au sprint Milan-Sanremo et s'offre, lui aussi, la plus belle victoire de sa carrière sur les classiques où il ne comptait jusque-là qu'une troisième place sur l'Amstel Gold Race en 2011. Après la victoire de Matthew Goss l'an dernier, la Primavera reste en tout cas propriété australienne, mais elle a cette fois su éviter le sprint massif qui était devenu monnaie courante ces dernières saisons.

Dans une course attentiste, les nombreux kilomètres (298 au total) ont été avalés sereinement jusqu'à l'approche des Capi. Mais c'est comme bien souvent le Poggio qui a joué les juges de paix de cette 103e édition de la Classicissima. Les attaques timorées ont débuté dès les premiers hectomètres, mais la plus tranchante fut l'œuvre d'un des favoris. Malgré la surveillance dont il faisait l'objet, Vincenzo Nibali démarrait en trombe, suivi comme son ombre par Simon Gerrans, puis rattrapé par Fabian Cancellara. Et le Suisse redoublait d'efforts, peut-être trop, pour être sûr que le trio ne serait pas trop rapidement repris, en prenant tous les relais dans la descente.

Malin comme un Australien

Fabian Cancellara (SUI/RadioShack), 2e: "Je cours toujours pour gagner. Mon objectif, c'était la victoire. Dans le final, je sentais Gerrans derrière moi mais je ne pouvais pas courir autrement. J'ai pris le risque, je ne pouvais pas faire plus, j'avais l'acide lactique qui me sortait des oreilles."

Son compatriote et coéquipier Goss avait su l'an dernier se mêler aux baroudeurs pour tous les régler au sprint à l'arrivée. Gerrans a appliqué la même recette. Nibali dans la montée, Cancellara à fond dans la descente, Gerrans était bien calé dans les roues, prêt à attendre son heure. Et celle-ci fut venue dans la dernière ligne droite. L'Italien n'avait plus assez de jus pour lutter jusqu'au bout. Le Suisse avait encore l'orgueil pour éviter une nouvelle deuxième place. Mais sa débauche d'énergie dans le final lui était fatale. Gerrans était trop rapide pour lui et lui grillait la priorité sur la ligne pour laisser la classique italienne dans le giron australien après 101 éditions dominées par les Européens. Spartacus vaincu, mais pas abattu avant les classiques du Nord.

Après avoir laissé un temps un premier groupe de neuf coureurs compter jusqu'à 14 minutes d'avance en début de journée, le peloton avait tout donné pour reprendre ces trois fuyards beaucoup plus dangereux. En vain. Peter Sagan réglait le sprint pour s'adjuger la quatrième place, à quelques dizaines de mètres derrière le vainqueur. Tom Boonen, lui, se retrouvait projeté à terre dans le dernier virage, embarquant avec lui un coureur BMC. Un triste finish pour les représentants belges après la chute de Philippe Gilbert dans le Poggio. Autre favori pour la victoire, Mark Cavendish avait été distancé dès la Manie, deuxième difficulté du jour. Le travail de Sky ne permettrait pas au Britannique d'arracher la victoire comme en 2009, mais tout juste de recoller au second peloton et de terminer loin du compte à Sanremo.

Vincenzo Nibali (ITA/Liquigas), 3e: "J'ai essayé de suivre Cancellara mais il était trop fort. Je ne pouvais pas relancer. L'année dernière, j'avais réussi à sortir seul (sur le Poggio) mais, cette fois, Gerrans ne m'a pas lâché d'une semelle. La tactique suivie était la bonne. J'ai essayé, comme je me devais de le faire.Dommage que le résultat ne soit pas celui espéré."

Classement de Milan-Sanremo
1. Simon Gerrans (AUS/GreenEdge), les 298 km en 6 h 59:24.
2. Fabian Cancellara (SUI/RSH) m.t.
3. Vincenzo Nibali (ITA/LIQ) m.t.
4. Peter Sagan (SVK/LIQ) à 02.
5. John Degenkolb (GER/PRO) 02.
6. Filippo Pozzato (ITA/FAR) 02.
7. Oscar Freire (ESP/KAT) 02.
8. Alessandro Ballan (ITA/BMC) 02.
9. Daniel Oss (ITA/LIQ) 02.
10. Daniele Bennati (ITA/RSH) 02.

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