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Gilbert : "Eviter tout excès de confiance"

Philippe Gilbert a qualifié de "grande surprise" sa victoire mercredi à la Flèche Wallonne, son troisième succès en une semaine à quatre jours de la classique qui le fait rêver, Liège-Bastogne-Liège, qu'il abordera dimanche avec le statut d'archi-favori.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Q: Philippe, où placez-vous ce succès par rapport à vos autres grandes victoires, l'Amstel ou le Tour de Lombardie notamment ?
R: "C'est une victoire phénoménale. Mais surtout une grande surprise car par le passé, j'ai beaucoup souffert dans ce Mur de Huy que j'ai toujours eu du mal à dompter. Aujourd'hui (mercredi) aussi il y a eu de la souffrance mais surtout beaucoup de plaisir car le public m'a porté. J'avais la sensation d'être dans un stade de foot. J'en ai vraiment profité".

Q: Cette victoire impressionnante ne va-t-elle pas vous pénaliser en vue de Liège-Bastogne-Liège ?
R: "Non, ça ne change rien. J'aurais de toute façon été le favori de la Doyenne. Gagner ici ou faire deuxième ou dixième, c'est pareil... Je dois éviter tout excès de confiance en vue de dimanche, c'est loin d'être gagné. Je sais toutefois que je partirai pour la gagne. Si je suis le meilleur, je gagnerai".

Q: A quel moment vous êtes-vous dit que vous alliez gagner la Flèche ?
R: "Dans la deuxième des trois ascensions du Mur, j'étais bien placé et je me sentais très bien. Je me suis ensuite énervé sur mes équipiers qui ne sont pas allés dans les coups. J'étais fâché: paradoxalement ça m'a donné des forces. Après en avoir parlé avec Alexandre Vinokourov, j'avais prévu d'anticiper en sa compagnie en attaquant à 10 kilomètres de la ligne. Mais cela ne s'est pas fait. Heureusement, (son équipier) Jurgen Van Den Broeck m'a idéalement placé au pied du Mur. On connaît la suite".

Q: Vous avez attaqué de très loin, ce qui est rare dans le Mur. Pourquoi ?
R: "Je fais souvent des trucs assez anormaux... Dans la partie à 19%, j'ai vu que Contador et Rodriguez étaient assez mal placés. La route m'était ouverte, j'ai foncé. Grâce à mon explosivité, j'ai directement pris un gros avantage, ça a cassé le moral des adversaires".

Q: Vous venez de remporter trois victoires en une semaine (Flèche brabançonne, Amstel et Flèche Wallonne) avec des tactiques plus défensives qu'auparavant. Comment expliquer ce changement d'approche ?
R: "Je me suis remis en question après le Tour des Flandres où on m'a reproché, à raison, d'avoir trop attaqué. Maintenant, je me dis que c'est aux autres de me lâcher car je suis rapide au sprint et très fort dans le dernier kilomètre. Ce n'est plus à moi d'anticiper".

Q: Les observateurs vous comparent de plus en plus à Paolo Bettini.
R: "Cela fait plaisir car Paolo est l'un des plus grands coureurs de classiques de tous les temps. Mais pour le moment, je me concentre sur ma carrière. Quand j'aurai terminé, on pourra faire les comparaisons. C'est vrai que si je continue à ce rythme, je devrais me bâtir un très très beau palmarès. Ce qui a toujours été mon rêve".

Q: Où situez-vous vos limites ?
R: "Je ne sais pas. Aujourd'hui, c'est une surprise de gagner, car cette course est une course favorable aux purs grimpeurs. Ca va forcément me donner plus de confiance pour l'avenir. Je ne dois plus avoir peur de ce genre d'arrivées".

Propos recueillis par Benoît Noël

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