Giro - 18e étape : Jai Hindley remporte l'étape du Stelvio, son équipier Wilco Kelderman en rose
"Qui veut cueillir des roses ne doit pas craindre les épines", selon un proverbe danois. Wilco Kelderman, lui, n’a pas craint la montée du Stelvio ni celle menant à Laghi di Cancano, sur le Giro, pour s’emparer du maillot rose jusqu’alors bien collé au buste de Joao Almeida. Annoncée comme l’étape reine, la 18e du Tour d'Italie a donc tenu toutes les promesses qu’elle avait créées, en raison de son profil, dans la tête des suiveurs. Nommée l’étape du Stelvio, le nom du col hors catégorie dont le sommet était programmé à 36km de l’arrivée, elle a totalement bouleversé le classement général. Il est désormais mené par Wilco Kelderman (Team Sunweb), cinquième de l'étape, juste devant son équipier Jai Hindley (2e à 0'12'').
L’Australien, nouveau dauphin, a devancé Tao Geoghegan Hart (Ineos Grenadier) et Pello Bilbao (Bahrain-McLaren), qui réalisent tous deux une belle opération au classement général. Le Britannique remonte en effet à la troisième place (à 0'15''), derrière le vainqueur du jour, tandis que l’Espagnol devient quatrième (à 1'19''). Quant à Hindley, il a remporté sa première étape sur le Tour d’Italie et sa sixième chez les professionnels, en plus de prendre la tête du classement des meilleurs jeunes. Autre bonne performance de la journée pour la Sunweb, son équipier, Kelderman, devient le neuvième maillot rose néerlandais de l’histoire du Giro. Le dernier était Tom Dumoulin, en 2018, lors d’une édition remportée par Chris Froome.
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Un maillot rose et des favoris à la peine
Tout s’est joué dans la montée du Stelvio (24.8 km, 7.4 %) et ses 48 virages. Joao Almeida et de nombreux favoris y ont connu une première défaillance, à l’arrière d’un groupe des favoris d’abord mené par la Team Sunweb. L’accélération des équipiers des deux autres membres du podium au départ de Pinzolo, Kelderman (2e) et Hindley (3e), a même distancé le maillot rose à 10km du sommet de ce col hors catégorie, comme Rafael Majka (6e). Vincenzo Nibali (7e) et Jakob Fuglsang (12e) ont ensuite été lâchés par Rohan Dennis (Ineos Grenadiers). Impressionnant, l’Australien a roulé pour son leader Tao Goghegan Hart (4e) jusqu’au sommet, où il est passé en tête, avant de craquer dans la dernière ascension (1re catégorie).
Seul Hindley est parvenu à suivre les deux hommes au sein d’un trio passé en tête de la course après avoir rattrapé puis distancé Ben O’Connor (NTT), unique rescapé d’une échappée de quinze coureurs. Kelderman, lui, a joué au yoyo jusqu’au sommet du Stelvio, à 2758m d’altitude (0’45’’ de retard). Le Néerlandais voyait alors un maillot rose virtuel se dessiner sur sa tenue blanche et rouge de la Sunweb, avec un peu moins de deux minutes d’avance sur Hindley (1’53’’) et Geoghegan Hart (1’54’’). Joao Almeida, lui, est passé près de quatre minutes après la tête de course (3’40’’) en haut d’une montée où il a perdu le Giro après 15 jours en rose.
Fuglsang dans le top 10, Guerreiro conforte son maillot bleu
À Laghi di Cancano, l'ancien leader du classement général a pu constater qu'il comptait désormais 1'19'' de retard sur Kelderman, qui a enfilé ce jeudi après-midi son premier maillot de leader sur un grand tour. Le jeune Portugais (21 ans) se trouve juste devant Fuglsang, qui a intégré le top 10 (6e à 3'59'') alors qu'il était 12e ce matin. Le meilleur grimpeur du Giro, Ruben Guerreiro (EF Pro Cycling) a également profité de l'étape du jour pour empocher 36 points supplémentaires et accroitre un peu plus son avance au classement de la montagne. Le maillot bleu compte désormais 234 unités, soit 112 de plus que son dauphin, Thomas De Gendt (122), après avoir fait partie d'une échappée de quinze coureurs notamment composée d'O’Connor, vainqueur la veille suite à sa deuxième place il y a deux jours. Guerreiro est donc assuré de remporter ce classement à l'issue de la 21e étape, à condition de terminer l'épreuve à Milan.
Annoncée spectaculaire, l'étape du Stelvio n'a donc pas déçu. Bien au contraire. Avec un podium en moins de quinze secondes, elle promet également une belle fin de Giro. Le contre-la-montre milanais, qui va clore cette 103e édition du Tour d'Italie, laisse en tous cas espérer un final aussi excitant que le Tour de France, remporté par Tadej Pogacar.
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