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Giro : Chris Froome, des mots et des doutes

Présent au départ de la 101e édition du Tour d'Italie à Jérusalem (Israël) vendredi pour viser un troisième Grand Tour consécutif, Christopher Froome (Team Sky) est dans l'oeil du cyclone. Embourbé dans l'affaire du salbutamol après son contrôle "anormal" sur la Vuelta 2017, sa présence sur le Giro inquiète le monde du cyclisme et pose inévitablement des questions. Tout comme sa condition physique, alors que le Britannique n'a que 17 jours de course cette année et aucun résultat rassurant sur son état de forme.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
 

"Je n'ai rien fait de mal". Christopher Froome veut faire amende honorable. Présent mercredi à Jérusalem, première ville hors du continent européen à accueillir un Grand tour, le Britannique a martelé sa défense. Depuis son contrôle antidopage "anormal" au salbutamol lors de la dernière Vuelta, Froome clame en boucle son innocence.

Sa présence sur ce 101e Giro d'Italia fait pourtant grand bruit. La durée étonnamment longue et silencieuse de la procédure lui permet de s'aligner sur les courses en attente d'un jugement. Tom Dumoulin, le tenant du titre, a marqué son désaccord sur la présence du Kenyan Blanc. "Si j'étais dans la même situation que lui, je ne serais pas ici. Ce n'est certainement pas bon pour le cyclisme. Tout le monde aurait aimé que cela (le contrôle antidopage «anormal») ne se produise pas, y compris Chris Froome.»

Un état de forme préoccupant

Empêtré dans ce tourbillon, Froome peine à convaincre son auditoire. Pourtant, la présomption d'innocence demeure. Le Britannique sera donc au départ à Jérusalem vendredi, dans un exercice qu'il affectionne : un prologue de 9,7 km. Mais quel Froome retrouvera-t-on ?

Avec seulement 17 jours de course cette année, pour aucun résultat probant (10e pour sa course de reprise en Andalousie, 34e sur Tirreno-Adriatico et 4e du dernier Tour des Alpes), sa condition physique ne rassure personne. Si Chris Froome n'a plus besoin d'écraser ses courses de préparation pour savoir qu'il est prêt, l'impression de cette année 2018 parait inquiétante. Alors qu'il vise le doublé Giro-Tour, Froome devrait atteindre rapidement son premier pic de forme rapidement. Pour l'instant, aucun signe en ce sens-là. 

L'armada Sky de retour

Mais le coureur de 32 ans dispose d'un avantage de taille sur ses concurrents : une équipe XXL. Entouré de Wout Poels, Sergio Henao, David De la Cruz, Vasil Kiryienka et même Kenny Elissonde, à son aise sur le Tour des Alpes, il dispose encore une fois d'un train à même de faire exploser tous ses concurrents.

Chris Froome n'écrase plus les courses comme en 2013 ou en 2015. Heureusement pour le suspense. Mais autour de son armada, il ne fait presque aucune erreur. Il n'a remporté qu'une seule étape de ses deux Grands Tours remportés l'année dernière, le Tour de France et la Vuelta. 

A son meilleur niveau, même Tom Dumoulin aura du mal à lutter avec lui. Mais dans cette équation à plusieurs inconnues, Froome pourrait vite se retrouver en difficulté. S'il venait à s'imposer en Italie, huit ans après sa dernière participation conclue par un abandon, il serait l'actuel vainqueur des trois derniers Grands Tours. La suspicion n'en serait que plus grande, avec le Tour de France en ligne de mire. 

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