Giro : Giulio Ciccone s'impose au terme d'une 16e étape dantesque, Primoz Roglic craque dans le Mortirolo
De la pluie, du froid, des pourcentages terrifiants, les coureurs du peloton ont tout connu lors cette 16e étape entre Lovere et Ponte Di Legno. Et celle-là Giulio Ciccone (Trek-Segafredo) peut la savourer.
Ciccone héroïque
Après avoir tourné autour depuis le départ du Giro, l'actuel meilleur grimpeur de ce Tour d'Italie 2019, frigorifié dans le final, signe une magnifique victoire d'étape sur cette 102e édition. Dernier rescapé de l'échappée matinale aux cotés de Jan Hirt (Astana), le jeune Italien au caractère bien trempé, s'impose au sprint devant le Tchèque et signe une deuxième étape dans le Giro, après celle de 2016. Et du caractère, il en fallait pour s'imposer aujourd'hui. A seulement 24 ans, le coureur originaire des Abruzzes prouve encore un peu plus son potentiel incroyable en montagne. Peu avare en efforts depuis le départ de Bologne, que ce soit pour grappiller des points au classement de montagne ou pour aider son leader Bauke Mollema en montagne, il conforte largement son maillot azzuro.
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Le Mortirolo comme juge de paix
Sans le mythique col du Gavia (2618m) impraticable, c'est dans le terrible Mortirolo (11,9 km à 11% de moyenne), célèbre ascension du Giro, que tout s'est joué. Si Ciccone et Hirt ont fait les efforts pour décrocher leurs compagnons d'échappée, c'est chez les leaders que la course s'est débridée. Dans le groupe des favoris, les coéquipiers de Vincenzo Nibali ont pris les choses en main dans les premiers hectomètres du col mythique italien et préparé le terrain pour leur leader. Le Requin de Messine ne s'est pas fait attendre, et alors que certains leaders étaient à la peine (Rafal Majka, Simon Yates, Pavel Sivakov, Bauke Mollema), il place une attaque dans des pentes à 18%, à 34 kilomètres de l'arrivée. Hugh Carthy, jeune leader d'Education First épatant aujourd’hui, était le seul à pouvoir le suivre.
Les deux hommes ont longuement navigué avec une dizaine de secondes d'avance sur le groupe du maillot rose composé de Richard Carapaz, Mikel Landa et Miguel-Angel Lopez. Derrière, Primoz Roglic montre des signes de faiblesse et ne peut suivre le rythme du groupe maillot rose. Nibali et Carthy finalement repris par le groupe maillot rose, basculent au sommet du Mortirolo avec 1 minute 20 d'avance. Après une descente technique rendue très dangereuse à cause de la pluie et du froid, le groupe maillot rose passe finalement la ligne à Ponte Di legno avec 1 minute 44 d'avance sur le groupe Mollema, Yates et Roglic. Seul le Colombien Lopez lâche un peu de temps dans les dernières pentes avant l'arrivée et cède 14 secondes sur le groupe Nibali
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Roglic a fini par craquer
Journée noire pour la Jumbo-Visma. Le favori de la course Primoz Roglic n'a pas pu suivre le rythme de Richard Carapaz dans le Mortirolo. Laché du groupe maillot rose, le Slovène a eu par la suite toutes les peines du monde pour suivre Bauke Mollema. Finalement repris par le groupe de Simon Yates, il a profité du groupe pour ne pas céder trop de temps. Incapable de passer des relais importants après le Mortirolo (ce qui a le don d'énerver ses compagnons), le leader de la Jumbo-Visma a montré des signes de faiblesse importants sur cette 16e étape. Surtout, c'est son état de forme qui fait débat. Une forme qui parait, au fil des jours, de plus en plus décroissante. Au classement, il est désormais 3e à 2 minutes et 9 secondes de Carapaz. Reste à voir comment l'ancien sauteur à ski se relèvera de cette étape, qui a marqué les visages et a mis à mal les organismes du peloton.
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Quelques leaders ont également perdu gros dans le Mortirolo. Rafal Majka, Ilnur Zakarin, Simon Yates, et Pavel Sivakov ont cédé du temps. Si le Polonais, mal en point ce mardi, a pu compter sur l'aide de son coéquipier Davide Formolo, il cède deux places au général. Sivakov perd, lui, son maillot blanc de meilleur jeune au profit de Lopez.
La bonne opération du jour est à mettre au bénéfice de Vincenzo Nibali. Il l'avait annoncé avant la course, il l'a fait. Le Sicilien voulait la dynamiter, et passe à la deuxième place du classement devant le Slovène. Il pointe désormais à 1 minute 47 du leader équatorien.
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