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Tour d'Italie : Yates, Froome les transformations d'un Giro

Simon Yates en patron, Tom Dumoulin en challenger, Chris Froome en coureur à éclipses: le Giro 2018 multiplie les transformations dans une course qui a repris son souffle, lundi, dans la région de Trente, à la veille d'un contre-la-montre déterminant.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Temps de lecture : 3min
 

Le mystère Froome 

Le quadruple vainqueur du Tour de France est redevenu dominateur le temps d'une ascension. L'une des plus emblématiques, l'une des plus dures aussi. Sur le Monte Zoncolan, nul n'a pu suivre le Britannique quand il a pédalé encore plus vite, pas même Simon Yates. Avant et après ce... test, Froome est redevenu un second rôle dans le Giro. "Il en a fini avec ses problèmes", avait annoncé le patron de l'équipe Sky, Dave Brailsford, qui n'est jamais à court d'explication. Selon lui, le retard de Froome était dû aux séquelles de sa chute, le premier jour à Jérusalem, et des problèmes musculaires qui avaient suivi. 

L'embellie, une parenthèse (enchantée ou expérimentale ?), a été de courte durée puisque le vainqueur sortant du Tour et de la Vuelta a retrouvé dimanche son niveau antérieur. "Je suis allé puiser très loin pour aller chercher la victoire au Zoncolan", a justifié Froome. "Quand on fait autant d'efforts, on peut le payer le lendemain". Le Britannique dit vrai, à ceci près qu'il n'avait pas faibli par le passé lorsqu'il avait réalisé des numéros semblables dans le Tour. 
 

Pointé à la 7e place du classement, à près de cinq minutes, il semble définitivement hors-jeu pour la victoire finale. S'il poursuit à son rythme, le podium aussi devrait être hors de sa portée, même si ses références dans le contre-la-montre plaident pour lui. Le Britannique avait pris la troisième place du "chrono" des Mondiaux 2017, quelques heures après avoir appris son contrôle antidopage "anormal" de la Vuelta, une affaire qui est toujours en cours. 

La supériorité de Yates 

La démonstration de Yates, dimanche sur la route de Sappada, a marqué ses adversaires. "Il nous a laissés sur place", a commenté Thibaut Pinot, toujours en lice (4e) pour le podium qui était son objectif de départ. "Il est vraiment fort", a reconnu Dumoulin qui avait jusque-là respecté à peu près son tableau de marche. L'écart, désormais supérieur à deux minutes, place le Néerlandais dans une position inconfortable. Il s'interroge ouvertement sur les étapes de montagne à venir, à supposer qu'il parvienne à creuser l'écart sur les 34,2 kilomètres d'un parcours avantageant les rouleurs. 
 

"Je peux regagner du temps mais si Simon va aussi fort, il le reprendra à la première montée", a soupiré le champion du monde du contre-la-montre, qui a plafonné dans le final de l'étape de Sappada. Lui aussi en convient implicitement, le Giro est suspendu à une éventuelle défaillance de son maillot rose, qui a énormément progressé par rapport à son niveau des années passées.   

Visiblement fatigué au Zoncolan, assis à même la chaussée après la violence de l'effort, le Britannique de l'équipe Mitchelton a mieux récupéré que ses rivaux si l'on se fie à sa démonstration du lendemain. Il supporte aussi, sans donner de signe de lassitude, le surcroît de fatigue -autant de temps de récupération en moins- procuré par les obligations du leader (cérémonie protocolaire, interviews). Mais "le Giro est imprévisible", selon la formule de Froome. Dans une édition qui part de Jérusalem et arrive à Rome, un miracle, pour ses adversaires, est toujours possible.
 

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