Haïti : entre fraude et demandes d'annulation, les élections ont fait 2 morts
Moins d'un an après un séisme qui a fait 250.000 morts, le scrutin s’est tenu dans un climat de grande tension sur fond d’épidémie de choléra. Des milliers de manifestants ont défilé hier soir à Port-au-Prince après la fermeture des bureaux de vote pour protester contre les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces élections présidentielle et législatives en Haïti. A Port-au-Prince, des bureaux de vote ont été saccagés tandis que deux personnes ont été tuées par balles lors de heurts dans la ville d'Aquin (sud), a indiqué un policier qui a requis l'anonymat. D'autres incidents ont fait "plusieurs blessés" dans tout le pays, a-t-il encore indiqué.
Douze des 19 candidats à la présidentielle, dont les favoris, Mirlande Manigat et Michel Martelly, ont demandé l’annulation du scrutin. Dans une déclaration commune, ils dénoncent notamment un complot du gouvernement et du Conseil électoral provisoire (CEP) pour trafiquer les élections au profit du candidat du parti au pouvoir. Le même Conseil estime au contraire que ce premier tour a été réussi et a validé le scrutin dans la majorité des bureaux de vote.
Les résultats ne seront pas communiqués avant le 5 décembre mais il apparaît déjà évident qu'ils ne seront pas fiables. La passation de pouvoir entre René Préval et le nouveau président est prévue le 7 février, après un éventuel deuxième tour le 16 janvier.
Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.