Hamilton: "On était des délinquants, presque des criminels"
"Tout ce qui est dans le livre est vrai. Tout est vrai, je le jure sur la tombe de ma grand-mère", affirme-t-il. Hamilton, 42 ans, a commencé à vider son sac en mai 2011, un an après les aveux de son compatriote Floyd Landis. Il a dit tout ce qu'il savait à l'Agence américaine antidopage (Usada) et écrit ce livre, paru l'été dernier aux Etats-Unis, jouant un rôle moteur dans la disgrâce de son ancien ami Armstrong, qu'il a épaulé durant trois de ses sept Tours de France victorieux (1999-2001).
Hamilton confectionne aujourd'hui des programmes d'entraînement pour des cyclistes amateurs mais ne roule plus pour le plaisir. "Il y avait un produit dont on ne pouvait se passer, c'était l'EPO", souligne Hamilton, qui raconte comment le désormais célèbre "motoman" approvisionnait Armstrong and Co en EPO sur les routes du Tour: "Il passait deux semaines et demi sur la route, la plupart du temps en faisant du camping. Il restait dans les parages et attendait notre appel ou notre SMS".
"Fais gaffe à toi"
La loi du silence que faisait régner Armstrong et l'omerta du peloton permettait de garder tous les secrets. Selon Hamilton, le langage était le suivant: "Cette rivière coule dans ce sens. N'essaie pas de remonter le courant. Tu ferais mieux de nager dans le même sens que Lance Armstrong, sinon... fais gaffe à toi". Des accusations de coercition qu'Armstrong a pourtant minimisées lors de ses aveux de dopage à l'animatrice américaine Oprah Winfrey, mi-janvier. Hamilton en a néanmoins fait l'expérience un mois après ses révélations à l'encontre d'Armstrong, quand il avait croisé le Texan dans un restaurant d'Aspen et que ce dernier s'en était pris à lui verbalement.
Celui qui ne croyait pas qu'Armstrong se rendrait un jour a regardé, presque incrédule, les aveux télévisés de son ancien leader. "Un grand champion du Tour de France admet avoir triché, c'est la vérité, la réalité. Cela profitera au sport dans l'avenir", assure Hamilton, fervent partisan d'une commission de type +vérité et réconciliation+ où "les gens pourront venir et, sans risquer quoi que ce soit, s'ouvrir et dire la vérité".
Conscient que son lourd passé de dopé (il fut le premier sportif convaincu de dopage par transfusion sanguine en 2004 et a été contrôlé positif à un stéroïde anabolisant en 2009) et de menteur n'en fait pas un parangon de vertu, l'Américain espère désormais servir de... contre-exemple. "Je ne veux pas qu'un jeune soit obligé de traverser ce que j'ai traversé à un moment de ma carrière", explique-t-il.
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