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Ils ne sont plus que quatre !

Le terrible triptyque Hors Catégorie Agnel-Izoard-Galibier a réduit le cercle des prétendants au Tour de France 2011. Une chose est sûre, Alberto Contador n'en fait plus partie. En revanche, Thomas Voeckler flirte de plus en plus avec le podium à Paris.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Andy Schleck parmi les grands fauves
Le Tour de France a toujours été peuplé de prédateurs. Un Cannibale. Un Blaireau. Un requin du Texas. Et maintenant un jeune léopard. Andy Schleck n’a pas encore gagné de Tour de France. Il n’est même pas maillot jaune. Mais quel numéro a réalisé le Luxembourgeois. En partant à plus de soixante kilomètres de l’arrivée du sommet du Galibier, à la Casa Déserte en plein col de l’Izoard, il a complètement modifié les forces en présence à trois jours des Champs-Elysées. Le pari était osé et ressemblait à un énorme coup de bluff. Visiblement, personne n’avait vu clair dans son jeu ou personne n’avait les bonnes cartes pour le contrer car l’écart s’est envolé. En reprenant son coéquipier Maxime Monfort dans la descente et un allié de circonstance en la personne du Quick Step Dries Devenyns, le Lautaret allait passer comme une lettre à la poste. A tel point qu’Evans dû prendre les choses en main quand l’écart franchit la barre des quatre minutes. Si Andy Schleck a fini par céder une partie de son avance, il s’est replacé à quinze secondes de Thomas Voeckler. Aura-t-il assez de force pour remettre ça vendredi dans l’Alpe d’Huez ? Pas sûr. En revanche, Fränk Schleck, bien calé toute la journée dans la roue d’Evans, sera le plus frais des favoris…Quant à Evans, il reste plus que jamais le favori du Tour de France. Quatrième mais avec seulement 1'12" de retard sur Voeckler, 57" sur Andy Schleck, et 4" sur Franck Schleck, le leader de BMC n'a plus qu'une étape à "assurer" avant de croquer tout le monde dans le contre-la-montre de Grenoble. Un destin est en marche. Qui sera l'heureux élu, le nouveau patron du Tour ?

Voeckler, quel numéro !
C’était l’étape de tous les dangers pour le maillot jaune. Le pire scénario est arrivé puisqu’Andy Schleck s’est lancé à l’abordage dès l’Izoard. Thomas Voeckler avait deux tactiques : assumer son statut de leader du général et faire rouler derrière le Leopard ou laisser la chasse à ses principaux rivaux. Fidèle à son crédo ‘je ne suis pas venu pour gagner le Tour’, l’Alsacien s’est calé dans la roue de Cadel Evans provoquant une colère noire de l’Australien. Et quand celui-ci a compris que le Tour de France lui glissait dans les mains il a tenté seul de combler l’écart avec le cadet des Schleck. Au final, la tactique de Voeckler a été payante puisqu’Evans lui a permis de sauver son maillot, au prix d’un terrible effort des deux hommes. Secondé par Pierre Rolland, l’Alsacien est allé au bout de ses forces. « Je me suis basé sur Evans, a-t-il expliqué après l’arrivée. Je limite la casse mais ça fait trois jours que je perds des secondes sur des coureurs différents. J’ai fait un numéro par rapport à moi, Andy a fait un numéro tout court. La douleur que j’ai dans les jambes… » Sans Contador, l’horizon s’éclaircit un peu plus. Le podium avec. Fairplay, trop modeste ou simplement réaliste, Voeckler a encore laissé entendre qu’il allait perdre son maillot. Mais quand va-t-il nous annoncer qu’il veut aller jusqu’à Paris en jaune ? Tout le monde veut y croire.

Contador a perdu le Tour
Invaincu sur ses six derniers grands tours disputés, Alberto Contador a vraisemblablement perdu son bien le plus précieux, le Tour de France. On pensait l’Espagnol reparti du bon pied avec deux petits coups de pistolet à l’entrée des Alpes. Il faut croire que son barillet était vide car jamais il n’a pu venir se mêler à la lutte finale. Contador avait tenté de donner le change en faisant rouler son coéquipier Daniel Navarro dans le Lautaret. On en connaît désormais la raison : le double tenant du titre n’avait pas les moyens de mener la chasse. L’élastique a fini par casser dans les gros pourcentages du Galibier. Quinzième à 3’50’’ d’Andy Schleck au sommet et à près de cinq minutes au général (4’44’’), le Pistolero ne s’en relèvera pas. Même Bjarne Riis, qui a investi énormément d’argent sur Contador, n’y croit plus. Une page va se tourner sur le Tour de France.

Suspense sur les maillots distinctifs
A l’image du maillot jaune, aucun maillot distinctif n’est solidement vissé sur les épaules d’un coureur. Il y a même eu une passation de pouvoir entre le Colombien Rigoberto Uran et l’Estonien Rein Taaramae pour le maillot blanc du meilleur jeune. Plusieurs fois lâché et victime d’une chute dans la descente de l’Izoard, Uran a définitivement perdu pied dans le Galibier. La lutte se résume désormais à un duel entre le leader de Cofidis et Pierre Rolland, pointé à 33 secondes. Tout se jouera entre l’Alpe d’Huez et Grenoble. Pour le maillot vert, la bagarre est relancée grâce à l’arrivée hors délai de Mark Cavendish. Repêché par les commissaires, le Britannique a dû rendre 20 points et n’a plus que 15 unités d’avance sur Jose Joaquin Rojas, arrivé dans les délais. Enfin, c’est encore plus serré pour le maillot à pois du meilleur grimpeur. Ils sont trois en quatre points alors qu’il reste une arrivée au sommet jeudi. Le Belge Vanendert (74 points) mène toujours ce classement devant Samuel Sanchez (72) et Andy Schleck (70). Si le Luxembourgeois est dans le coup à l’Alpe. Il aura au moins un maillot distinctif sur les épaules.

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