Ivan Basso : "Je rêve d’un cyclisme où le grand champion n’oublie jamais d’où il vient"
La carrière d’Ivan Basso s’est achevée dans la côte de Cadoudal (Bretagne), à l’issue de la neuvième étape du Tour de France. Un contre-la-montre par équipes, achevé à la quatrième place. Le lendemain, le champion italien, double vainqueur du Tour d’Italie, convoquait la presse et annonçait qu’il quittait la route de la Grande Boucle, rattrapé par un cancer des testicules.
Le grimpeur de la Tinkoff, coéquipier de luxe d’Alberto Contador, faisait ainsi ses adieux à une course qu’il n’a jamais réussi à remporter (2e en 2005, meilleur résultat). Opéré dès le lendemain à Milan, Ivan Basso a alors repris l’entraînement, en lorgnant déjà sur 2016. C’est en octobre que le coursier de 37 ans a jugé bon d’arrêter la compétition, et de mettre un terme à une carrière marquée par les victoires, mais aussi les affaires de dopage. "J’aurais pu continuer à courir, mais je ne serais plus compétitif. Je pourrais prendre le départ d’une course, mais j’aurais du mal à la terminer. Quand l’adrénaline fait place à la peur, c’est qu’il est temps de passer à autre chose", avait-il déclaré.
Ivan Basso avait la carrure et la prestance d’un vainqueur de Grand Tour. Il aurait pu agrandir son palmarès avec quelques autres victoires prestigieuses, si l’affaire Puerto ne l’avait pas percuté en plein vol. Suspendu deux ans (jusqu’en 2008), l’Italien voit sa progression enrayée, malgré une nouvelle victoire sur les routes du Giro en 2010.
"Je rêve d’un cyclisme qui va dans les écoles, sur les places, dans les villages et dans les villes"
Aujourd’hui retraité et membre du staff de l’équipe Tinkoff, Basso voit d’un œil nouveau le cyclisme actuel. Et repenti de ses erreurs passées, s’avoue prêt à l’aider. C’est en tout cas ce qu’il a annoncé dans une publication sur les réseaux sociaux. "Je rêve d’un cyclisme innovant, qui s’intéresse aux jeunes en tant que futurs hommes avant de penser aux potentiels champions", écrit-il, lui qui compte 17 ans de carrière. Le champion italien continue d’expliquer son rêve fou pour le sport qui représente toute sa vie : "Je rêve d’un cyclisme social, dans lequel le grand champion n’oublie jamais d’où il vient et se rappelle qu’il suffit de se retourner pour trouver quelqu’un plus malchanceux que lui."
S’il compte mettre à disposition des jeunes coureurs son expérience et sa maîtrise du cyclisme, Ivan Basso voit les choses en grand : "Je rêve d’un cyclisme qui va dans les écoles, sur les places, dans les villages et dans les villes : il faut dire à tout le monde que faire du sport, n’importe quel sport et à n’importe quel niveau, est une ressource indispensable pour tous nos enfants et pour notre société". Si la pratique du vélo à haut-niveau lui a causé presque autant de tords que de bons souvenirs, Ivan Basso compte bien aujourd’hui rendre au cyclisme ce qu’il lui a offert.
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A photo posted by @ivanbasso on Dec 23, 2015 at 11:47am PST
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