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Julian Alaphilippe champion du monde : "C'est une récompense aussi bien pour sa carrière à lui que pour tout le monde", estime Jean-François Bernard

Laurent Brochard était le dernier Français a avoir été sacré champion du monde de cyclisme sur route, en 1997. Julian Alaphilippe a battu dimanche le Belge Wout van Aert et le Suisse Marc Hirschi.

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Le Français Julian Alaphilippe en larmes sur le podium après avoir reçu son titre de champion du monde à Imola (Italie), le 27 septembre 2020. (MARCO BERTORELLO / AFP)

Le sacre de Julian Alaphilippe aux Mondiaux de cyclisme dimanche 27 septembre "est une récompense aussi bien pour sa carrière à lui que pour tout le monde. On avait besoin de ce titre. 23 ans après [Laurent] Brochard, c'est long", déclare le consultant de franceinfo Jean-François Bernard, persuadé que le coureur français est "encore capable de créer de grosses surprises".

franceinfo : Quelle est votre réaction après le sacre de Julian Alaphilippe ?

Jean-François Bernard : Je suis très émotionnel et sur ce coup-là c'est incroyable. Il nous a fait plaisir parce qu'on connaît ce gars depuis très longtemps et c'est incroyable. Je crois qu'il y avait une équipe de France qui était autour de lui. Julian, je le connais depuis qu'il est cadet, c'est un coureur exceptionnel qui est capable d'être là au rendez-vous. Il a eu un Tour de France qui avait super bien débuté avec cette victoire d'étape et ce maillot jaune à Nice. Il a perdu ce maillot sur une erreur. Il s'est battu jusqu'au bout, on l'a toujours vu à l'attaque dans la dernière semaine du Tour, il a essayé d'aller chercher une deuxième victoire d'étape, ce qui n'a pas été le cas. Mais on savait qu'avec sept jours de récupération, il était capable d'être au top pour le championnat du monde. Je pense que Thomas Voeckler [le manager de l'équipe de France de cyclisme] a construit une équipe vraiment taillée pour lui. Après, c'est une histoire de confiance entre ses coéquipiers d'un jour et le coureur. C'est une récompense aussi bien pour le cyclisme français, que pour sa carrière à lui et pour tout le monde. On avait besoin de ce titre. 23 ans après la victoire de Laurent Brochard, c'est long.

Julian Alaphilippe n'a que 28 ans. Pensez-vous que son palmarès peut encore s'allonger ?

Quand vous avez le maillot de champion du monde, après c'est une autre vie, c'est une autre carrière. Julian a tout à fait les moyens d'aller chercher une victoire sur une journée, sur les classiques. On l'a vu remporter des courses d'une semaine, le tour de Californie par exemple. Après, la grande question qu'on se pose, c'est s'il est capable d'aller chercher la victoire sur un tour de trois semaines comme le Tour de France. Il faut une équipe autour de lui, il faut beaucoup de choses.

C'est un coureur qui a déjà un palmarès énorme et ce n'est pas fini.

Jean-François Bernard

à franceinfo

Là, on va arriver dans une période de classiques qui n'est pas du tout habituelle par rapport aux autres années, puisqu'on a le problème du Covid, le calendrier est complètement modifié. il sera à la Flèche wallonne mercredi, ensuite il y a Liège-Bastogne-Liège, il y aura aussi Paris-Roubaix et le Tour des Flandres pour lui. Il est capable encore de créer de grosses surprises. Il a un potentiel exceptionnel. Je pense que ce titre va être encore quelque chose qui va le faire progresser et ce n'est pas fini. On va encore entendre parler d'Alaphilippe.

Julian Alaphilippe a battu des coureurs aguéris. Est-ce que son sacre en est encore plus beau ?

Quand on voit le podium, Wout Van Aert en deuxième, Marc Hirschi en troisième, ce sont des coureurs qui ont été présents sur le Tour de France, qui sont de jeunes coureurs comme lui et des coureurs dont on reparlera. On a vraiment une génération de coureurs qui arrivent et qui à mon avis vont marquer l'histoire du cyclisme. Derrière, quand on regarde le classement, ce ne sont que des bons. Il n'y a pas de coureurs qu'on ne connaît pas, qui n'ont pas remporté de grandes courses. Le succès en est plus beau. Je pense qu'il faut tirer un coup de chapeau à Thomas Voeckler qui a su, déjà depuis deux ou trois ans, monter un groupe autour de Julian, parce qu'il était déjà un potentiel champion du monde ces dernières années. Aujourd'hui, ça a fait tilt.

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