Julian Alaphilippe : "Ça fait beaucoup de bien"
Son manager lui-même ne l’imaginait sans doute pas aussi fort si vite. Interrogé pendant la course par la chaine L’Equipe, Patrick Lefevere avait annoncé que Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) n’était pas dans la même forme physique que lors de la dernière édition de Milan - San Remo, qu’il avait remportée. Avec des objectifs éloignés dans l’année (Tour de France puis classiques Ardennaises), le Français a prévu de monter progressivement en puissance en cette année si particulière.
Pourtant, c’est encore lui qui a dynamité cette 111e édition de la Primavera, comme si l'occasion était trop belle. Une attaque tranchante dans les hauteurs du Poggio pour faire le tri, une deuxième à la suite pour s’isoler, et le Français s’est retrouvé seul en tête à moins de cinq kilomètres de l’arrivée. Rejoint par Wout Van Aert (Jumbo-Visma), le Français a dû s’incliner de justesse, mais à l’arrivée, il voyait surtout le positif. "Je suis quand même content. Il ne faut pas oublier que c’est Milan-San Remo, ça reste un Monument, expliquait le Français au micro de L’Equipe après le podium. Forcément, passer si proche de la victoire est un peu frustrant, mais je n’ai pas de regrets à avoir, j’ai donné le maximum."
"C’est quand même une surprise de passer aussi proche de la victoire aujourd’hui, et ça fait beaucoup de bien."
Trop juste pour tenter de s’imposer en solitaire devant la meute de sprinteurs affamés comme l’avait fait Vincenzo Nibali en 2018, Alaphilippe a temporisé en attendant le Belge afin de contenir le peloton. "J’ai encore créé le mouvement dans le Poggio et j’ai tenté de faire la différence tout seul, mais dans la descente, je sentais que j’avais passé la limite et c’était plus sympa d’attendre Wout (Van Aert). J’ai tenté de sortir le plus beau sprint possible mais je savais que ça allait être difficile face à Wout. Un moment on était vraiment côte à côte, il n’a pas manqué grand chose. C’est le plus fort qui gagne et je suis très content pour lui.", expliquait le Français, beau joueur.
Une deuxième place d’autant plus savoureuse qu’elle intervient alors qu’Alaphilippe avait encore joué de malchance en crevant à un moment-clé, presque au pied de la Cipressa, l’avant-dernière difficulté du jour. Lui qui avait déjà crevé six fois sur les Strade Bianche il y a une semaine a montré samedi que sa détermination n’était pas atteinte malgré une forme en progression. "J’ai gagné l’année dernière donc maintenant, même deuxième aux yeux de certaines personnes c’est nul. Mais je suis très concentré sur ce que j’ai à faire et ce qui va arriver donc c’est plutôt bon signe. Je me sens de mieux en mieux et je suis là où je dois être. C’est quand même une surprise de passer aussi proche de la victoire aujourd’hui, et ça fait beaucoup de bien". Dès mercredi, il aura l’occasion d’encore monter en puissance sur le Critérium du Dauphiné, où il s’était imposé sur la sixième étape l’an dernier.
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