Tour de France 2018 - Julian Alaphilippe, l'inarrêtable ascension
Il secoue la tête de droite à gauche. Julian Alaphilippe ne croit pas qu'il va remporter dans quelques mètres sa deuxième victoire d'étape sur ce Tour de France 2018. A Bagnères-de-Luchon, le coureur de la Quick-Step double la mise, en même temps qu'il amène une deuxième victoire aux coureurs français. Mais s'il n'y croit pas, et que quelques minutes après sa victoire il dit encore qu'il "n'a pas de mot", son manageur, Patrick Lefevere, a dépassé ce cap. "Il ne m'étonne plus", glisse-t-il dans un sourire. "Il m'a beaucoup étonné par le passé. Plus maintenant."
Il faut dire que l'emblématique patron de l'équipe belge le suit depuis longtemps. C'est en 2010 qu'un de ses soigneurs lui signale ce Français, après sa 2e place au championnat du monde de cyclo-cross. Il avait alors 18 ans. "Julien voulait bien gagner sa vie car il ne vient pas d’une famille très riche", souligne le Belge. Un passage par l'équipe de l'Armée de Terre, avant d'intégrer la 2e équipe de Lefevere, Constantia.
"Un peu sauvage dans sa manière de courir"
"Quand j’ai vu autant de talent, je l’ai fait venir chez moi dès que possible", se réjouit le technicien. Il ne le regrette pas. Car Alaphilippe progresse, encore et toujours. Et il est parfaitement dans la philosophie de cette formation Quick-Step: "Cela fait six années qu’on est l’équipe qui gagne le plus", se félicite Patrick Lefevere. "Mais ce qui me fait vraiment plaisir, c’est la façon dont on gagne. Le public nous aime car on fait la course. On n’est pas une équipe qui attend, qui ne prend pas d’initiative."
"Il a 26 ans. Pour beaucoup de coureurs, c’est entre 26 et 28 ans qu’ils sont les plus forts", rappelle Patrick Lefevere. "Il est un peu sauvage parfois dans sa manière de courir, mais c’est aussi ce qui fait sa popularité. Avec l’expérience, il est capable d’épargner de l’énergie pour le final." Et la progression n'est pas finie, selon le Belge: "Il a gagné la Flèche Wallonne cette année, il peut gagner Liège-Bastogne-Liège, il fait 2e en Lombardie (en 2017) après n’avoir plus roulé pendant deux semaines. S’il court un peu plus intelligemment, à Bergen en Norvège, il est champion du monde."
Le maillot à pois solidement accroché, Julian Alaphilippe poursuit son ascension.
De notre envoyé spécial
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