Tour de France 2019 : Il l'avait dit, Julian Alaphilippe l'a fait
Ils ne sont pas nombreux à être capables de faire ce qu’ils veulent dans le cyclisme mondial. Il avait annoncé vouloir remporter Milan-San Remo, il l’a fait, il avait annoncé vouloir doubler sur la Flèche Wallonne, il l’a fait. Le maillot jaune du Tour de France était son objectif ? Julien Alaphilippe ne s’est évidemment pas manqué.
"Si je peux tenter le maillot jaune la première semaine, ce serait incroyable". Voilà ce que disait Julian Alaphilippe, numéro un mondial, avant le départ à Bruxelles. Pour les actes, il a fallu attendre la Côte de Mutigny à 16 kilomètres de l’arrivée de la 3e étape. Alors que Tim Wellens était encore en tête, le Français s’est dressé sur les pédales, a accéléré et a laissé tout le monde sur place. Le peloton du Tour de France est le plus dense de la saison et personne n’a pu le suivre. C’est dire la force de cette attaque. "Je ne pensais pas m’isoler si loin de l’arrivée, a d’ailleurs justement souligné Alaphilippe. C’est toujours difficile de répondre présent quand on est attendu."
Ému aux larmes
Sa quinzaine de kilomètres à l’avant a été une démonstration de tout ce que sait faire Julian Alaphilippe sur un vélo. Casse-cou dans les descentes, solide sur le plat, le Français a rapidement fait un écart monstre sur le reste de la meute. Le dernier mur ne l’a qu’à peine freiné et il a pu savourer pendant quelques secondes ce bonheur fabuleux.
Alors qu’il répondait aux questions de France.tv Sport immédiatement après l’arrivée, Alaphilippe a vu passer le maillot jaune à sa gauche. Le numéro un mondial, vainqueur de grandes classiques et de deux étapes sur le Tour 2018, s'est immédiatement tu. Submergé par l’émotion d’endosser enfin cette tunique magique après tant d’efforts. “J’ai repensé à tout ce que j’ai fait pour en arriver là”, a-t-il expliqué plus tard.
"J’ai tellement rêvé ce scénario"
Alaphilippe pensait évidemment aux efforts consentis cette saison et pendant toute sa carrière pour arriver à ce moment-là, peut-être repensait-il aussi à son premier Tour de France. En 2016, encore vert, il n’avait été battu que par Peter Sagan sur une arrivée pour costauds à Cherbourg. Le maillot jaune était promis au vainqueur de ce duel et le Slovaque en avait hérité. Trois ans plus tard, Alaphilippe a bien grandi et plus personne ne peut le battre sur ce type d’arrivées.
"J'ai tellement rêvé de ce scénario, a-t-il admis. J’ai mis plein de choses en oeuvre pour tenter de réaliser ça. Avec ce que j’ai fait l’année dernière (deux victoires d’étape et le maillot à pois), je savais que j’étais attendu, j’ai un peu changé mes plans. Il fallait que je saisisse cette opportunité", a détaillé un Alaphilippe qui avait coché cette arrivée à Épernay.
Franck, son cousin et entraîneur, a pu lui parler quelques minutes ce matin. Julian lui a glissé qu’il avait "la pression", celui-ci ne s’est pas trompé en lui répondant qu’il "aimait ça". “C'est l'aboutissement d'un rêve de gosse, c’est fantastique, a poursuivi Franck. Il avait un petit doute sur son état de forme, il a été rassuré après le contre-la-montre par équipes. Il avait une telle envie aujourd’hui, la hargne, le mental font toujours la différence chez lui."
Sur Twitter, le coéquipier et ami de Julian Alaphilippe, Bob Jungels, a posté une capture d’écran d’un échange qu’il a eu dimanche soir avec le leader de la Deceuninck-Quick Step. Le Luxembourgeois, absent du Tour cette année, avait prédit la victoire du Français mais émettait un léger doute sur sa capacité à reprendre 30 secondes dans la lutte pour le maillot jaune. “Pas mort mais un peu plus dur” lui a répondu le héros du jour. Impossible n’est pas un mot du dictionnaire personnel de Julian Alaphilippe.
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