Tour de France 2019 : Julian Alaphilippe :”Touché mais pas coulé”
On lui promettait l’enfer. On estimait que le passage au-dessus des 2 000 mètres d’altitude serait trop difficile pour lui, que quand les leaders allaient embrayer, il craquerait. Julian Alaphilippe a plié mais n’a pas rompu. Les attaques d’Egan Bernal puis de Geraint Thomas lui ont fait mal. Mais il est revenu : "J’ai été touché mais pas coulé", a résumé celui qui portera le maillot jaune pour la 15e fois vendredi entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes.
"Ça aurait pu être pire"
"C’était une étape terrible, je m’y attendais, a expliqué Alaphilippe après l’arrivée. Quand on voit le profil de l’étape et quand on voit comment ça a couru, ça aurait pu être bien pire…". Le scénario de l’étape, s’il a pu apparaître favorable au Français avec des leaders qui s’observent jusqu’aux derniers kilomètres du Galibier, aurait pu lui faire plus mal.
La Movistar a vissé dans l’Izoard et certains sont passés par la fenêtre, mais pas lui. Tom Steels, directeur sportif de la Deceuninck-Quick Step, pense tout de même que le profil n’était pas favorable à la grande bagarre : "Entre l’Izoard et le Galibier, il y avait beaucoup de kilomètres et dans le Galibier, ce sont les neuf derniers kilomètres qui sont vraiment difficiles. Celui qui attaquait devait en plus être bon dans la descente".
La descente justement, c’est elle qui a sauvé Julian Alaphilippe. A la rupture après les accélérations de Bernal et Thomas, il a cédé quelques hectomètres avant de revenir avec une aisance déconcertante dans la descente. "Merveilleuse descente", s’est exclamé Steels. “Les attaques de Bernal et de Thomas m’ont vraiment mis dans le rouge, a reconnu le leader du Tour de France. J’ai pris des risques dans la descente, je ne voulais rien lâcher. J’avais envie de sauver mon maillot une journée de plus."
Le problème est toujours chez Bernal, Thomas et Pinot
Une journée de plus mais surtout une journée de moins avant l’arrivée à Paris. Il reste deux étapes de très haute montagne à passer. "Mon discours ne change pas, je prends jour après jour. C’est une fierté d’être en jaune et encore plus à quelques jours de Paris, assure Alaphilippe. Demain et après-demain, je serai toujours heureux et du travail que mon équipe a fait pour moi". Côté Deceuninck-Quick Step et Steels, on explique évidemment "croire dans les qualités de Julian" mais on sait aussi que "c’est difficile de lutter pour un coureur qui est dans la bataille depuis Bruxelles, qui n’est pas venu pour le maillot jaune, qui ne pense pas encore qu’il peut gagner le Tour...".
La formation belge et son leader seront-ils déçus si le maillot jaune leur échappe ? "Si tu perds le maillot à un kilomètre de l’arrivée samedi, ce sera une déception", avoue Steels. "J’espère que je vais tenir encore le maximum possible mais je sais que ça va être difficile", poursuit Alaphilippe. Le mot de la fin revient à son directeur sportif : "nous avons encore 1’30 d’avance, c’est mieux que d’être 1’30 derrière". Limpide. Bernal, Thomas et Pinot ont toujours un problème nommé Alaphilippe.
Avec notre envoyé spécial Quentin Ramelet
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