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Tour de France 2020 : Julian Alaphilippe (Deceuninck - Quick-Step), l'autre gagnant du parcours

Si Thibaut Pinot et les grimpeurs sont considérés comme les principaux bénéficiaires du parcours 2020 du Tour, un autre coureur tricolore peut se frotter les mains. Julian Alaphilippe (Deceuninck – Quick-Step) devrait avoir de quoi exprimer ses qualités sur la prochaine Grande Boucle. Le tracé nerveux sied en tout cas à merveille à son profil d’attaquant, prêt à faire feu de tout bois et sur une grande variété de terrains.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Il a crevé l’écran en 2019 au point de faire naître le plus fou des espoirs. Julian Alaphilippe ne devait pas faire partie des favoris du dernier Tour, mais on l’a pourtant vu à la lutte pour le podium jusqu’en troisième semaine, sans être ridicule, loin de là. Et tout laisse à croire que le Français pourrait bien être un des grands animateurs sur les routes hexagonales en juillet prochain. Le parcours annoncé mardi peut faire nourrir des ambitions légitimes au N.1 tricolore. Alaphilippe a semé des promesses, le tracé lui offre le cadre pour les concrétiser.

Dès le début de la Grande Boucle, la part belle sera faite aux attaquants, avec une 2e étape escarpée autour de Nice ou encore une arrivée à 1850 mètres d’altitude dès la quatrième étape à Orcières-Merlette. Les favoris pourraient payer cher une méforme en début de Tour. Surtout, les opiniâtres pourront s’exprimer et se disputer des victoires d’étape, voire mieux. Cela tombe bien, Alaphilippe s’est imposé comme le roi des dynamiteurs du peloton. "Ce Tour s'annonce imprévisible, a déclaré le cinquième du général cette année. Le parcours est surprenant avec des ascensions inédites et un départ très difficile. J'ai hâte d'y être. C'est très difficile de prévoir le scénario du Tour 2020."

"Sans aucun doute un Tour idéal pour Alaphilippe"

Si le parcours semble en premier lieu convenir aux grimpeurs, avec autant d’ascensions que l’an passé, les montées seront moins hautes, un des rares points faibles du Français par rapport aux principaux prétendants à la victoire finale. Puncheur également capable de tenir la distance quand la route s’élève, Alaphilippe fera partie des hommes à suivre dès les premiers tours de pédale de cette Grande Boucle 2020, surtout avec une traversée des Pyrénées sans arrivée au sommet. Le Tour 2020 ne comprendra ainsi qu’une seule montée au-delà des 2000 mètres, contre sept cette année. Et les organisateurs de la Grande Boucle s’en réjouissent déjà.

"Ce qui me plaît dans ce parcours, c'est que cela peut se passer partout, confirme le directeur du Tour de France Christian Prudhomme. Il y a des pièges à foison. Il faudra ne pas se faire piéger dans la première semaine, qui est faite pour ceux qui osent. Il y a des possibilités d'attaque innombrables. Un coureur du deuxième rideau, qui n'est pas dans les trois-quatre grands favoris, peut saisir sa chance et le scénario du Tour sera complètement différent." Le terme de deuxième rideau n’a rien de déshonorant, et Alaphilippe a le profil idéal pour lui donner un peu plus de valeur.

Les regards se sont naturellement tournés au Palais des Congrès vers Thibaut Pinot, qui a prouvé en 2019 qu’il avait les jambes pour viser très haut quand le dénivelé se fait important. Mais avec ses deux victoires d’étape et ses deux semaines en jaune, "Alaf’" a marqué les esprits de ses adversaires autant que ceux des spectateurs. "Il y a très peu de kilomètres en contre-la-montre tandis qu'il y a assez d'ascensions pour offrir des possibilités aux coureurs offensifs, confirme Steven Kruijswijk, troisième sur les Champs-Elysées en juillet dernier. Probablement que l'organisation essaie un peu d'esquisser le parcours en faveur des Français. C'est sans aucun doute un Tour idéal pour Julian Alaphilippe."

Et en plus, le Tour passe chez Alaphilippe

Difficile de donner tort au Néerlandais de la Jumbo-Visma. Le seul chrono de l’édition 2020 sera le dernier juge de paix lors de l’avant-dernière étape à la Planche des Belles Filles, là où Alaphilippe s’était montré particulièrement costaud en 2019. Mais le coureur de la Deceuninck pense aussi aux 13e et 14e étapes, près de chez lui, dans le Massif Central. Avec la montée finale du Puy Mary au terme d’une journée avec sept montées puis les trois cols dans les 17 dernières bornes vers Lyon, le Français aura à cœur de briller sur ses terres. "On me parle déjà du contre-la-montre de la Planche des Belles-Filles, la veille de l'arrivée à Paris, sur le papier c'est sûr qu'il peut m'avantager mais ce qui se sera passé avant entrera en ligne de compte. Il y aura eu beaucoup de mal de fait avant d'arriver là. […] Mais il y a aussi le passage près de chez moi en Auvergne, pas loin de Clermont-Ferrand, qui m'attire évidemment, confirme l’intéressé.. C'est en tout cas un très beau parcours."

Les occasions de faire le spectacle ne devraient donc pas manquer. Et son Tour 2019 l’a confirmé, Alaphilippe peut se mêler au tout meilleur quand il tient la forme de sa vie. Il lui sera difficile de pouvoir jouer le classement général, faute d’être un pur spécialiste de haute montagne. Pour les bouquets en revanche, comme il l'a résumé à merveille, "il y aura de quoi faire."

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