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Tour de France : Julian Alaphilippe, l'irrésistible n'est plus intouchable

Sur un terrain qui lui convenait, Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) n’a pas réussi à s’approcher de la victoire à Sarran ce jeudi, lors de la 12e étape du Tour de France 2020. Celui à qui tout souriait l’année dernière, que personne ne pouvait suivre quand il le décidait, n’est définitivement pas le monstre intouchable qu'il était en 2019.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (STUART FRANKLIN / POOL)

Trop dur pour les sprinteurs, accidenté et ponctué d’une jolie rampe dans la partie finale, le tracé de la 12e étape du Tour de France 2020 semblait dessiné pour lui. Pourtant, Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) a dû se contenter d’une pâle 11e place sur la ligne d’arrivée à Sarran ce jeudi, à 1'48 du vainqueur. S’il a en partie coupé son effort dans les derniers kilomètres, le Français a été battu pour une fois par plus fort que lui, en l’occurrence par le Suisse Marc Hirschi (Sunweb) sur lequel il n’a jamais réussi à revenir.

"Ce n'est pas mon vélo, mais c'est moi qui n'avançais plus"

"C'est un grand numéro qu'il a fait, il mérite de gagner. On s'est un peu enterré derrière, lui ne s'est pas posé de questions”, a réagi Alaphilippe en zone mixte, bon joueur mais le visage fermé. Sorti d’un peloton en retard d’une minute dans l’ascension du Suc au May, là où Hirschi avait déjà fait la différence en tête de course, le puncheur a remonté les différents groupes de contre pour revenir sur le Suisse. 

Mais lorsqu’il a pris les choses en mains, tout seul, il a fini par exploser. Sur les images de course, on a pu le voir batailler avec sa monture, peut-être embêté par un problème mécanique. Mais sur la ligne d’arrivée, il a clairement évacué cette version des faits. "J'avais l'impression que le vélo n'avançait plus, mais c'est moi qui n'avançais plus", a-t-il asséné à notre micro, comme pour se punir d’avoir manqué sa cible.

Il faut dire que le Français n’est pas du genre à se manquer. Quand Julian Alaphilippe annonce la couleur, il s’exécute, comme lors de la 2e étape qu’il a remportée à Nice ou encore l’an dernier à Epernay. Il est ici question d’un coureur qui était numéro un mondial l’an dernier, d’un coureur qui a remporté 12 victoires en 2019 et qui a surpris son monde en s’accrochant à une inattendue 5e place au classement général du Tour de France.

Le monstre arbore un visage humain

Mais cette année, le natif de Saint-Amand-Montrond n’est pas aussi divin. Il semble être redescendu au niveau de ses pairs. Il n’est plus intouchable. Quand Alaphilippe fait parler son punch, il ne crée plus de gouffre irrémédiable. A Nice, Adam Yates (Mitchelton-Scott) et Marc Hirschi avaient par exemple réussi à garder sa roue. Et dans le sprint avec le Suisse, c’est un infime écart qui les a séparés.

En arrivant sur le Tour, Alaphilippe a fait comprendre qu’il avait préparé l’épreuve mais insisté sur le fait qu’il ne fallait pas attendre de lui d’être aussi brillant qu’en 2019. Il faut dire que le Français se présentait sur la ligne de départ en pleine période de disette. Depuis sa victoire sur le contre-la-montre de Pau en juillet 2019, il n’avait tout simplement plus levé les bras. A deux semaines des championnats du monde, prévus sur le tracé accidenté d’Imola, Julian Alaphilippe ne donne pas l’impression de monter en puissance, à l’image de son bras de fer perdu contre Hirschi. 

Mais sans être intouchable, “Alaf” a brisé sa mauvaise série très rapidement sur ce Tour de France. Il a d’ailleurs porté le maillot jaune pendant trois jours. S’il n’est pas aussi monstrueux que l’an passé, le puncheur de 28 ans reste un cador. Le plus fou c'est qu’il n’a pas besoin d’être à 100% pour briller. Et on l’imagine mal ne pas essayer de décrocher une autre victoire cette année. 

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