Tour de France. Julian Alaphilippe trahi par son dérailleur, se contente de la 5e place à Culoz
Pour son premier Tour de France, il réussit un Tour de Force. Visage assez méconnu du grand public, Julian Alaphilippe est déjà la nouvelle superstar française du peloton auprès des férus de cyclisme. Pourquoi ? Son panache, sa gueule, son grain de folie et l'impression de voir grandir un talent brut, encore capable de révéler un potentiel plus grand encore.
Connaît-il seulement ses limites ? Révélé en 2015 sur les classiques ardennaises, Julian Alaphilippe a d'abord été perçu comme un coureur de courses d'un jour. Un chasseur de monuments. Une corde qui manquait à l'arc du cyclisme français depuis la retraite de Laurent Jalabert. 2e de La Flèche wallonne, 2e encore de Liège-Bastogne-Liège, il s'était dessiné en quelques semaines un profil de rouleur/puncher. Pourtant très vite, le garçon a dévoilé un éventail de qualités bien supérieur à celui imaginé. Au mois de mai dernier, il remportait le Tour de Californie. Un premier indicateur sur ses progrès en moyenne montagne.
"J'ai déraillé 10 fois"
Alaphilippe, un grimpeur ? C'est en tout cas ce qu'affirmait son entraîneur la semaine passée sur nos pages. Et si la déclaration avait de quoi étonner, voire faire sourire, elle a pris bien plus de consistance ce dimanche lors de l'étape reine du Tour. Le coureur de 24 ans semblait fort, terriblement puissant dans l'échappée du jour. Aurait-il pu gagner aujourd'hui ? On ne le saura jamais. Handicapé par un ennui mécanique dans la descente du Grand Colombier, il a été distancé par la tête de course et laissé filer Jarlinson Pantano vers la victoire. Seulement 5e à l'arrivée de l'étape, il n'a pas pu retenir ses larmes en franchissant la ligne. "J'ai déraillé 10 fois dans la descente" expliquera t-il, alors qu'une chute avait été envisagée pendant le direct.
Sa frustration était à la hauteur de sa débauche d'énergie. Comme souvent, il n'a pas ménagé ses efforts lors des 160 km de course. Dans la bonne échappée du jour, avec30 autres coureurs, il a continué à s'accrocher dans la roue des meilleurs grimpeurs (Rafal Majka et Pantano en tête) quand le reste du groupe s'effilochait. En basculant assez proche de ces deux là avant la descente finale sur Culoz, il aurait certainement fait parler sa puissance pour l'emporter. Et entrer dans l'histoire du Tour de France par la grande porte. Tant pis, ce soir, il n'aura rien à se reprocher. Son talent est trop grand pour qu'une occasion identique ne se représente pas très vite. A charge de revanche donc.
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