La décision de la discorde
Si on pouvait sattendre à ce que létape entre Bruxelles et Spa soit disputée, personne naurait pu imaginer que la course allait se conclure par un boycott par le peloton du sprint final. Une décision prise pour dénoncer la dangerosité du parcours où plus de vingt coureurs ont chuté sur la chaussée glissante du Col de Stockeu. Consciente des risques encourus, lorganisation a même envisagé de neutraliser létape. Avant, finalement, de la laisser se courir jusquau bout. «Est-ce que cétait dû à la pluie ? Est-ce quun véhicule a perdu de lhuile ? Je ne sais pas mais en tout cas on glissait et on ne pouvait plus tenir sur le vélo», a regretté Anthony Charteau (BBOX). « Nous, on voulait faire le sprint, a confié Sandy Casar. Je suis un peu déçu car, si une portion du parcours était dangereuse, ce nétait pas le cas de la dernière ligne droite ». Prétendant au maillot vert, le Norvégien Thor Hushovd (Cervélo) na pas non plus caché sa colère: « Je suis vraiment frustré par ce qui s'est passé aujourd'hui. Notre équipe a beaucoup travaillé et nous avions une belle opportunité de victoire ». Difficile dans ces circonstances de parler, comme cétait le cas lundi soir, de décision collective.
« Je ne sais pas si cétait une bonne décision mais ce qui est sûr, cest quil fallait en prendre une, a affirmé Bjarne Riis, directeur sportif de la Saxo Bank. Parfois, cest bien que certaines personnes prennent des décisions et soient dans laction. Hier, cétait Fabian Cancellara, demain, ce sera peut-être quelquun dautre.» Et dajouter : « Fabian a sacrifié son ambition personnelle pour le bien du peloton et je pense que cétait une bonne chose ». Cest en effet le Suisse de la Saxo Bank qui est allé voir lorganisation pour demander la non-attribution des points pour le maillot vert. « Je pense que l'équité devait passer avant l'égoïsme, a expliqué Cancellara. C'était la bonne chose à faire : attendre pour que tout le monde passe la ligne d'arrivée ensemble. Quand vous avez tout le monde à terre et des coureurs cinq minutes derrière parce qu'ils ne retrouvent pas leur vélo, c'est normal. » Pour Alain Galopin, directeur sportif chez RadioShack, « il est capital de respecter la décision des coureurs, une décision prise sans consultation avec les directeurs sportifs ». Il estime toutefois que « les coureurs auraient pu faire sprint, la route étant parfaitement sèche sur la dernière ligne droite. » Un regret que le public, venu nombreux à Spa, partageait entièrement après larrivée massive et la victoire en solo de Sylvain Chavanel.
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