La deuxième semaine du Tour en sept faits marquants
Kittel qu'en lui-même
Déjà vainqueur de la première étape, Marcel Kittel a rajouté deux victoires dans son escarcelle en s'imposant au sprint à Saint-Malo et Tours. A 25 ans, le sculptural Allemand a surtout pris l'avantage dans son duel avec le roi Cavendish, qui semble avoir enfin trouvé à qui parler sur les lignes d'arrivée. La fusée d'Argos Shimano a également remis en lumière un cyclisme allemand qui se cherche des nouvelles idoles depuis les retraites d'Ullrich et Zabel.
Cavendish parmi les plus grands
Battu à la régulière par Kittel, le Britannique ne passe pas à côté de son Tour pour autant. Bénéficiant du travail remarquable d'une équipe Omega Pharma omnipotente, Cavendish s'est imposé à Montrond au terme de la plus belle étape du Tour. Grâce à ce succès, acquis aux dépens d'un Peter Sagan très bien parti pour ramener le Maillot Vert à Paris, le sprinteur de l'Ile de Man a rejoint au palmarès des vainqueurs d'étape du Tour André Leducq avec 25 succès. Devant lui, il n'y a plus que Bernard Hinault (28) et Eddy Merckx (34).
Ça roule pour Martin
Dans les paysages somptueux de la baie du Mont-Saint-Michel, Tony Martin s'est chargé, lui aussi, de faire gonfler le compteur de victoires allemandes sur ce Tour en remportant le premier contre-la-montre individuel de cette édition 2013. La machine d'Omega Pharma a surtout confirmé qu'en l'absence de Fabian Cancellara, il est bien le meilleur rouleur au monde. A une moyenne effarante de plus de 54 km/h, Martin a pourtant vu sa victoire vaciller puisque Froome a longtemps fait jeu égal avec le champion du monde en titre. Au final, le Maillot Jaune concédait 12 petites secondes à Martin mais il en reprenait surtout un paquet, qui se comptait en minutes, à tous ses rivaux. Pour beaucoup, le Tour était déjà plié ce jour-là. C'était avant le scenario de folie qui attendait les coureurs le surlendemain.
Coup de bordure, coup de folie
Deux jours après le coup de massue asséné par Froome lors du chrono, la rébellion s'organise. Sur la route qui mène le peloton de Saint-Armand à Montrond, le Tour devient subitement fou. Le vent, qui souffle fort, et les incidents de course qui s'enchaînent, propulsent la course dans une autre dimension. Sous l'impulsion des Omega Pharma, toujours eux, et des Belkin des surprenants Mollema et Ten Dam, des bordures se forment et des écarts se creusent. Mais le coup de maître est signé par la Saxo d'Alberto Contador qui parviennent à distancer Chris Froome, abandonné des siens. Au final, le leader de la Sky concédera plus d'une minute sur la plupart de ses rivaux à l'arrivée. Alejandro Valverde, lui, n'en fait plus partie. L'Espagnol de la Movistar, deuxième au général, a tout perdu suite à une crevaison qui l'a empêché de monter dans le bon wagon.
Trentin échappe à la patrouille
Il aura fallu attendre la 14e étape pour voir une échappée aller au bout. Après de nombreuses tentatives infructueuses, un groupe de fuyards a réussi à résister au retour du peloton. Et parmi ces valeureux, c'est l'Italien Matteo Trentin qui a raflé la mise au nez et à la barbe de Julien Simon, repris à la flamme rouge. Il n'empêche, dans une course de plus en plus calibrée et contrôlée par les équipes de sprinteurs, ce vent de fraîcheur, cette part d’imprévisibilité et cette audace enfin récompensée ont fait du bien !
Les Français toujours fanny
Julien Simon a entrevu la victoire, certes, mais aucun coureur tricolore n'a pour l'instant encore levé les bras. Une disette pour le moins inquiétante pour le cyclisme français qui souffre d'un manque de "spécialistes" flagrant sur ce Tour. S'ils sont complets, les Bleus manquent de sprinteurs, de rouleurs ou de grimpeurs capables de rivaliser avec les meilleurs dans ces exercices. Et quand les vrais chances ne sont pas là (Demarre) ou hors de forme (Voeckler, Rolland, Pinot), pas étonnant que le compteur reste bloqué à zéro...
Froome comme un avion
Malmené dans la plaine, rarement épaulé par ses coéquipiers, Chris Froome était attendu au tournant sur les pentes du Ventoux. Sa réponse fut cinglante. Imposant un train d'enfer à ses rivaux grâce au coup de pédale retrouvé de Porte, le Maillot Jaune a ensuite placé une accélération qui n'a pas fini de faire parler tant elle a paru insolente de facilité. Parti comme un avion, le leader de la Sky a parfois donné l'impression que la route était plate sur les portions les plus pentues du Mont Chauve. Les dégâts au général sont considérables. Les doutes également diront certains...
Vidéo: la deuxième semaine en images
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