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La surprise Bakelants

Le Belge Jan Bakelants a déjoué tous les pronostics pour s'imposer lors de la 2e étape du Tour de France entre Bastia et Ajaccio et s'emparer du maillot jaune. Le coureur de la Radioshack s'est montré le plus malin pour résister, dans les ultimes mètres, au retour du peloton emmené par Peter Sagan et Michal Kwiatkowski. Marcel Kittel, leader la veille, a été largué (plus de 17 minutes de retard) alors que Christopher Froome s'est déjà montré.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Jan Bakelants triomphe pour sa première sur le Tour (JEFF PACHOUD / AFP)

On annonçait Sagan, Voeckler, Chavanel, Valverde, Greipel ou Cavendish. Certainement pas grand monde n'avait cité Jan Bakelants comme vainqueur de cette deuxième étape. Pourtant, pour sa première participation, le Belge a su déjouer tous les pièges, suivre les bons wagons, et enfin se montrer le plus persévérant, pour signer, à 27 ans, un superbe coup double (victoire d'étape et maillot jaune) au cours d'une journée finalement beaucoup plus calme que la veille.

Voeckler-Rolland, les frères pétard

Comme la veille, la première véritable attaque était la bonne. Le coup de pétard, signé Blel Kadri (Ag2r), Lars Boom (Belkin), David Veilleux (Europcar) et Ruben Perez (Euskaltel), intervenait après seulement quelques kilomètres. Et comme la veille, le peloton contrôlait à distance. Mais ce dernier n'avait peut-être pas prévu la double lame Europcar. La formation de Jean-René Bernaudeau envoyait d'abord Thomas Voeckler en éclaireur à 73 kilomètres de l'arrivée. La contre-attaque de l'Alsacien n'était pas anodine, loin de là, puisqu'elle précipitait la perte de Marcel Kittel, irrémédiablement lâché sur l'accélération de Voeckler ! Le maillot jaune n'était pas seul à faire les frais de ce changement de rythme puisque Mark Cavendish, notamment, perdait tout espoir de victoire d'étape en se faisant larguer.

Si le peloton reprenait finalement le fuyard isolé, son coup de semonce avait également fait éclater le groupe de tête, où désormais seul Blel Kadri résistait. Pierre Rolland profitait alors de ce moment de flottement pour placer une nouvelle mine Europcar. Parti pour chercher les points de la montagne, l'espoir tricolore, 8e du dernier Tour de France, reprenait Kadri et partait seul. Le coup faisait long feu mais au moins la bête bicéphale d'Europcar avait montré les crocs. Dès lors, le peloton fonçait groupé vers Ajaccio, attendant la dernière difficulté du jour, le col du Salario (3e catégorie) pour éventuellement faire la différence.

Froome, des fourmis dans les jambes

Ce dernier tiendra toutes ses promesses. L'Espagnol Flecha et le Français Gautier lançaient les hostilités en attaquant dès les premier lacets. Le Tricolore, troisième étage de la fusée Europcar du jour, prenait le meilleur sur son compagnon d'échappée à la pédale tandis que derrière, Christopher Froome, se sentait pousser des ailes. Manoeuvre assez incompréhensible de la part du leader des Sky, et grand favori du Tour, qui partait seul en contre-attaque sur une portion où les écarts étaient impossibles à creuser et alors qu'il restait encore 10 kilomètres sur le plat ensuite... Peut-être que Froome voulait simplement tester ses rivaux ? En tout cas, son offensive n'a pas fini de faire parler.

Tout ce beau monde repris, il y avait encore la place pour placer un contre dans les ultimes kilomètres. Sylvain Chavanel, 34 ans ce dimanche, l'avait bien compris et écrasait le pédalier, entraînant dans sa roue Jan Bakelants, Jakob Fuglsang, Gorka Izagirre, Manuele Mori, et encore Juan Antonio Flecha. Les six hommes résistaient jusqu'à la flamme rouge mais seul Bakelants, le plus tenace, parvenait à résister au retour du peloton emmené par un Peter Sagan déchaîné. Vainqueur du Tour de l'Avenir en 2008, Jan Bakelants venait enfin de concrétiser les espoirs placés en lui. De la plus belle des manières.

Déclarations : 

Jan Bakelants (BEL/RadioShack),  vainqueur d'étape et maillot jaune): "C'est le plus  beau jour de ma vie de cycliste. J'ai eu du mal à y croire après tous les  problèmes que j'ai eus cette année et les années précédentes. J'ai été opéré du  genou, j'ai repris la compétition au Tour de Romandie mais j'ai dû arrêter de  nouveau à cause d'une inflammation du genou. J'ai déclaré forfait au Dauphiné  et l'équipe hésitait à me prendre pour le Tour. Puis j'ai fait un bon Tour du  Luxembourg et un bon championnat de Belgique. Le final ? la route montait un  peu et ça hésitait dans l'échappée. J'ai pris un relais pour remettre du rythme  et j'ai senti que les autres hésitaient un peu. J'y suis allé en me disant  'c'est tout ou rien'. Jusqu'à présent, il m'a toujours manqué quelque chose.  Mais, aujourd'hui, j'ai réussi !"
   
Pierre Rolland (FRA/Europcar), maillot à pois de meilleur grimpeur:  "C'était l'objectif de l'équipe. Il y avait pas mal de points à prendre. David  Veilleux était dans la première échappée. A la radio, l'équipe a dit que si je  passais en tête, j'avais de bonnes chance de prendre le maillot à pois. J'ai  fait un sprint d'un kilomètre et demi. J'en suis très content même si ce n'est  que temporaire. C'est la première fois que je le porte sur le Tour. La suite ?  on va essayer de passer la dernière étape corse sans difficulté, on verra à la  sortie de la Corse."

Vidéo: l'arrivée de l'étape à Ajaccio

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Vidéo: la réaction du nouveau maillot jaune

 

La réaction du vainqueur et nouveau maillot jaune

 

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