Laurent Jalabert : "Le Tour commence !"
Que retenez-vous de la première semaine de ce Tour de France ?
Laurent Jalabert : J’ai aimé la variété proposée par le parcours. Cela faisait appel à des registres de coureurs différents, avec un contre-la-montre le premier jour, deux arrivées en côte exigeantes pour des puncheurs, quelques sprints, et aussi des étapes de bordures, des pavés… Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vécu les dix premiers jours du Tour comme ça, on ne s’est pas ennuyé !
Que pensez-vous des quatre favoris ?
L. J. : Les leaders ne s’en sont pas trop mal sortis. Nibali et Quintana sont un peu plus loin, mais Contador est dans le jeu, Froome a eu le jaune, et semble intouchable pour l’instant. On n’a pas vu grand-chose de lui parce qu’il n’y a pas eu beaucoup de relief, mais à chaque fois qu’il y en a eu un petit peu, il a mis un coup de gaz, et on a senti que les autres derrière avaient du mal à suivre. Mais c’est déjà arrivé qu’il se retrouve tout seul, loin de l’arrivée. Ce n’est pas sûr qu’il ait toujours une équipe solide autour de lui.
Et ses trois rivaux ?
L. J. : Contador s’accroche à moitié. Il était moins incisif qu’il y a quatre ans, mais ça reste Contador. Il n’est pas si loin. Nibali, on ne sait pas si sur le Mûr-de-Bretagne il a eu un problème, ou si c’est une panne de jambes. Dix secondes perdues en un kilomètre, ça fait beaucoup. Dire qu’il va gagner le Tour, aujourd’hui, il faudrait être super optimiste. J’espère qu’il y croit encore. C’est un petit peu la déception de cette première partie. Quant à Quintana, il a déboursé pas mal de temps, mais, c’est peut-être là que vient le danger pour Froome. Il n’a pas été mauvais sur les pavés, alors qu’il est tout petit, pas lourd. Pendant que des gros étaient lâchés, lui était là.
Mais rien n’est encore joué…
L. J. : Le Tour est loin d’être fini, il commence ! Froome, Contador, Nibali et Quintana pouvaient perdre le Tour dans la première partie. Mais quand on regarde le livre de route, le profil des étapes à venir, ça commence maintenant. Je m’attends à voir des surprises. Concernant les favoris, on n’a rien vu. Ils n’ont pas eu à se dévoiler, même si on a eu quelques petites indications avec Huy et le Mûr-de-Bretagne, mais c’était bref. Et un effort violent n’a rien à voir avec un grand col, quand ça monte une heure à un rythme très soutenu.
Quel podium voyez-vous sur les Champs-Elysées ?
L. J. : A vue de nez, mon podium serait Froome, Contador – Quintana, Quintana - Contador. Je ne sens pas Nibali très incisif. Mais est-ce qu’il était mieux l’an dernier ? Sans Froome et Contador, il ne l’aurait peut-être pas gagné le Tour. C’est pour ça qu’il voulait revenir cette année, pour faire taire les grincheux. On parle des quatre, je dirais aussi de faire attention à Tejay Van Garderen. Je le vois bien sur le podium aussi. C’est un coureur régulier, il était sixième l’an dernier. Il a un peu le même profil que Péraud. Avec Van Garderen, ils sont cinq pour un podium !
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