Le cyclisme allemand fait belle figure
Si Erik Zabel, Jan Ullrich et Jens Voigt ont largement - et chacun à leur manière - marqué l'histoire du cyclisme, il fut un temps où les coureurs allemands se faisaient plutôt discrets au palmarès des grandes courses. Depuis 5 ans, les choses changent et le cyclisme allemand connaît un bel essor. Parmi les meilleurs ambassadeurs du cyclisme allemand, on retrouve bien évidemment Tony Martin, champion du monde du contre-la-montre en 2011, 2012 et 2013. Le sprinteur de la formation Etixx Quick Step est une véritable bête à rouler, comme il l'avait prouvé lors de la 9e étape du Tour de France 2014, entre Gérardmer et Mulhouse, où il s'était offert une échappée de 59km en solitaire avant de lever les bras avec 2 minutes quarante-cinq d'avance sur ses poursuivants.
Avec 5 victoires d'étapes sur le Tour de France et 2 sur le Tour d'Espagne, Tony Martin a malheureusement été contraint à l'abandon, cette année, suite à une chute lors de la 6e étape, au Havre. Si tout se passe bien et qu'il a parfaitement récupéré de sa fracture de la clavicule, on devrait le retrouver, fin septembre, à Richmond, pour les championnats du monde de contre-la-montre. Un exercice qu'il affectionne tout particulièrement et sur lequel il avait pris la 2e place, derrière Bradley Wiggins, en 2014,
Kittel et Greipel, les rois du sprint
Autre figure de proue de la petite reine allemande : André Greipel. En l'absence de Marcel Kittel, affaibli par un virus en début de saison et donc insuffisamment en forme pour participer à la Grande Boucle, celui que l'on surnomme "le Gorille de Rostock" s'est offert 3 victoires d'étape sur le Tour 2015, grâce à une puissance et une vélocité incroyables. Des qualités que Greipel va, à coups sûrs, laisser s'exprimer lors de l'ultime étape sur les Champs-Elysées. Et, ils ne seront pas nombreux à pouvoir venir lui disputer la victoire.
Hormis le Britannique Mark Cavendish, vainqueur à Fougères, un autre sprinteur allemand, qui court encore après une première victoire d'étape, jouera sans doute son va-tout : John Degenkolb. Moins puissant que Greipel, qui affiche déjà 16 victoires d'étapes sur des grands Tours, Degenkolb, du haut de ses 26 ans, est un digne représentant du renouveau du cyclisme allemand. Et avec 9 victoires d'étapes sur le Tour d'Espagne, 1 sur le Tour d'Italie et plus largement une saison 2015 de toute beauté (vainqueur de Paris-Roubaix et de Milan - San Remo), il a déjà largement prouvé ses grandes qualités physiques.
Quid de la relève ?
Petit dernier en date, Simon Geschke a créé la surprise en allant s'imposer, mercredi, au sommet de Pra-Loup à l'occasion de la 17e étape. Inconnu ou presque du grand public, le coureur de la formation Giant-Alpecin, bon rouleur et coéquipier du Français Warren Barguil, a pourtant quelques faits d'arme à son actif : une victoire d'étape sur le Critérium International en 2011 et 6e de l'Amstel Gold Race en 2014. Mercredi, après son exploit, il n'a pu cacher sa joie, les larmes aux yeux : "Je n'ai pas l'habitude de parler à la télévision, je n'en reviens pas ... J'ai attendu ce moment pendant 15 ans."
Ils étaient neuf coureurs allemands au départ du Tour 2015 à Utrecht et ils ont, à l'heure actuelle, 5 victoires d'étapes dans leur musette. Même s'ils n'égaleront probablement pas leur record de l'an passé (7 victoires d'étapes), les Allemands ont confirmé leur excellente forme mais surtout la présence d'une génération dorée, comme l'Espagne en a eu une quelques années plus tôt. Espérons maintenant pour la Fédération allemand de cyclisme, dont le réservoir de jeunes coureurs n'est pas très conséquent, que la relève sera aussi flamboyante.
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