Le Monte Crostis annulé
Une route à flanc de ravin
Depuis la chute mortelle de Wouter Weylandt dans une descente de la 3e étape du Giro, le parcours de la grande course italienne fait l'objet de polémiques. Si la route sur laquelle le jeune Belge de 26 ans ne représentait pas de un grand danger, le Monte Crostis (15?km à 10%), au programme de la 14e étape, a lui rapidement été pointé du doigt. Alberto Contador avait notamment émis des réserves après avoir été reconnaître le parcours. "Elle me fait peur", avait avoué le leader de la Saxo Bank à la Gazzetta dello Sport. "L'idéal sera peut-être de basculer au sommet et ensuite d'utiliser un VTT pour la descente. Nous espèrons même qu'il neige afin de ne pas y monter", avait même plaisanté le triple vainqueur du Tour de France. Avant d'ajouter : "Si quelqu'un est encore en vie après le Crostis et le Zoncolan, le reste sera aussi facile qu'une sortie du dimanche."
Partagé par un bon nombre de coureurs, l'appréhension de Contador semble justifiée. Car le Monte Crostis est une route étroite à flanc de ravin où le revêtement est irrégulier, avec des passages non asphaltés. "Le téléspectateur que je suis se réjouit; le coureur que je suis resté sinquiète, avait confié Daniel Atienza, un ancien professionnel, sur la TSR. Même si on na pas lésiné sur les moyens pour sécuriser la descente, en installant filets et matelas. Le revêtement de la chaussée est précaire, la descente, vertigineuse, borde un précipice. Sur des pentes à 18%, le coureur prend rapidement de la vitesse. Il doit anticiper sur le freinage. Le risque de surchauffe sur les jantes existe."
Conscientes du danger d'un tel obstacle, les équipes n'ont eu de cesse depuis plusieurs jours d'attirer l'attention des organisateurs. A moins de 24 heures du départ de la 14e étape tant redoutée, elles ont finalement été entendues. "J'ai reçu tant de doléances de la part des responsables d'équipes que je ne me sens pas le droit d'envoyer les coureurs sur 38 km (la longueur de la montée et de la descente Ndlr) sans leurs voitures d'équipes derrière eux", a ainsi estimé le président du jury des commissaires. Même si les mesures de sécurité avaient été renforcées, l'impossibilité pour les ambulances de monter ou descendre ce col rendait notamment la sécurité insuffisante.
Si le Monte Crostis n'est plus au programme, le peloton terminera néanmoins la 14e étape par l'ascension du mythique Zoncolan, l'une des montées les plus dures d'Europe. "Nous invitons tous les fans à s'y déplacer pour une belle journée de vélo", a déclaré l'organisateur de l'épreuve Angelo Zomegnan.
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