Le peloton redoute une dernière semaine très éprouvante
Après deux semaines de course très usantes, le peloton s’attend à six derniers jours en apothéose à partir de ce mardi sur les routes du Tour. Les coureurs redoutent surtout de ne pas pouvoir suivre le rythme imposé tant la fatigue a fait son œuvre depuis le grand départ corse.
Géniez: "On craint l'usure"
Alexandre Géniez, le coursier de la FDJ.fr, le dit franco : « Dans cette troisième semaine, on a peur de la fatigue accumulée. Le parcours est difficile, on craint l’usure. L’étape de L’Alpe d’Huez, c’est une étape qui impressionne ». Kevin Reza, le néophyte de l’équipe Europcar, tient un discours identique : « La semaine qui nous attend sera très corsée », dit-il. « Il faudra gérer les étapes les unes après les autres. Perso, j’évite de regarder le parcours du Tour parce que je risque de faire des cauchemars. Mais je ferai quand même très attention à ce qu’on me dit au briefing ».
Son coéquipier Cyril Cousin se veut un peu plus rassurant : « Avec Pierre (Rolland), on a reconnu le final de chaque étape alpestre. Ca va être très très éprouvant et il va falloir gérer ces épreuves. Après, ça dépend du rythme de la course. Sur l’étape de Bourg-D’Oisans, si les deux premiers cols se font plein pétrole, ce sera un peu sauve qui peut. On verra au fur et à mesure des jours en espérant que la récupération soit bonne parce que ce sera le facteur numéro 1 de la dernière semaine », explique-t-il.
Delaplace: "Attention aux délais"
Jean-Marc Marino, de la formation Sojasun, sait exactement ce qui l’attend pour terminer cette 100e Grande Boucle : « On connaît parfaitement ces cols là », confie-t-il. « On les a montés les années d’avant. Le Glandon, la Madeleine, tout ça… Cette étape là est costaude », pousuit-il avant de relativiser. « La double montée de l’Alpe d’Huez me fait un peu moins peur parce que les mecs vont plus se regarder car il y a la descente à faire. Ce jour-là, une échappée peut aller au bout davantage que sur la suivante ». « Pendant 10 jours, le peloton était un peu sur les freins parce que tout le monde redoute cette dernière semaine de course », souligne encore Jean-Marc Marino qui craint avant tout la journée de samedi : « La dernière étape alpestre sera la plus dur car elle est très courte. Le rythme est plus rapide que sur une étape de montagne classique où le grupetto s’organise tranquillement, avec davantage de solidarité. Là, c’est plus nerveux, c’est chacun pour sa gueule car tout le monde a peur. Ca va être un contre-la-montre de 120 km en fait ».
Son jeune équipier, Anthony Delaplace, ne dit pas autre chose. « C’est vrai qu’on a une très grosse semaine qui arrive », confirme-t-il. « Contrairement aux deux années précédentes où on avait fait un stage dans les Alpes avec l’équipe, je n’ai pas reconnu les étapes alpestres. Comme je n’ai pas spécialement d’ambition au général, j’ai jugé que ce n’est pas utile ». Et de conclure, légèrement inquiet : « Ca fait un peu peur quand on n’est pas un bon grimpeur. Après, je me dis qu’i y a des sprinteurs qui sont moins bons que moi. Mais l’étape du Semnoz ne fait que 125 km, et les délais vont être très courts. Abandonner la veille de l’arrivée serait terrible. Au final, ça fait quand même quatre grosse étapes parce qu’il y a le contre-la-montre et l’arrivée à Paris qui seront plus faciles ».
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