Les affaires se corsent pour Armstrong
Les affaires se corsent pour Lance Armstrong. Quelques semaines après ses aveux, l'ancien coureur américain risque de se trouver confronté à une pluie d'actions en dommages-intérêts. Quelques organisateurs de courses, notamment australiens, avaient évoqué la possibilité de demander le remboursement des sommes versées pour le faire venir tandis que des organes de presse attaqués par l'ancien roi du peloton envisagent d'obtenir réparation. Cette semaine, le ton est monté d'un cran.
Le Mouvement pour un cyclisme crédible a ainsi annoncé, jeudi lors de son assemblée générale, qu'il pourrait intenter une action contre l'ex-septuple vainqueur du Tour de France. "Suite aux aveux de Lance Armstrong, il est demandé à nos services juridiques d'étudier la possibilité d'engager avec toutes les parties prenantes une action en dommages-intérêts pour atteinte à l'image du cyclisme, pour escroquerie ou tout autre chef de poursuites qui pourrait être retenu", a expliqué Roger Legeay, président du MPCC. Le mouvement espère inciter les organisateurs et sponsors lésés à agir contre celui qui a "défiguré le cyclisme (et) sept Tours de France". "Une réflexion doit être engagée sur le sujet, ça ne peut pas venir des seules équipes MPCC, a ajouté Legeay. J'espère que les décideurs du cyclisme iront dans ce sens, ça me paraît difficile de passer l'éponge, de faire table rase alors que des sommes colossales ont été en jeu".
SCA Promotions réclame 12 millions de dollars
SCA Promotions a, de son côté, franchi le pas. La compagnie d'assurances a annoncé à l'AFP avoir déposé plainte contre Armstrong, jeudi auprès du Tribunal de Dallas, afin d'obtenir le remboursement de plus de 12 millions de dollars de primes versées à l'ancien cycliste pour ses victoires au Tour de France. "Aujourd'hui chacun sait que Lance Armstrong a perpétué ce qui pourrait bien être le mensonge de sang froid le plus élaboré et le plus scandaleux de l'histoire du sport", explique SCA dans son document de 35 pages. "Il est temps maintenant pour M. Armstrong de faire face aux conséquences de ses actions. Cela comprend le remboursement de tous les fonds qui lui ont été versés par SCA, qui totalisent plus de 12 millions de dollars".
La somme réclamée à l'ancien cycliste correspond à 7,5 millions de dollars de primes (environ 5,78 millions d'euros) versées à la suite à d'un long bras de fer judiciaire en 2006, ainsi qu'à 5 millions de dollars (environ 3,85 millions d'euros) versés à titre de dommages et intérêts et de frais de justice. Interrogé par l'AFP, l'un des avocats de Lance Armstrong, Mark Fabiani, a indiqué que l'accord passé en 2006 entre SCA et le coureur concernant les primes interdit à l'assureur de prétendre au remboursement de cette somme. Daté du 8 février 2006, l'accord de sept pages, dont l'avocat a fourni une copie à l'AFP, stipule notamment qu'"aucune partie ne peut attaquer en justice, faire appel ou tenter de s'écarter de la prime d'arbitrage".
A l'époque, SCA avait refusé de respecter le contrat passé avec l'ancien leader du peloton mondial à cause des allégations de dopage contenues dans le livre "L.A. Confidentiel" des journalistes Pierre Ballester et David Walsh. Armstrong avait alors assigné en justice l'assureur pour réclamer le versement de ses primes. Il était ressorti vainqueur de ce litige par voie d'arbitrage car le contrat contesté ne contenait pas de clauses sur le dopage.
Ce litige civil pourrait contraindre l'ancien coureur à témoigner sous serment sur ses années de dopage. Si l'enquête fédérale sur l'équipe US Postal a été définitivement refermée il y a un an, ABC News a révélé qu'Armstrong était néanmoins encore l'objet d'une enquête fédérale, cette fois pour "obstruction à la justice, subornation de témoins et intimidation", sans préciser quel organisme gouvernemental la menait.
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