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"Les jambes sont là et c’est le principal" : après le Dauphiné, les coureurs cyclistes français prêts à en découdre sur la Grande boucle

Deux coureurs français se sont placés sur le podium du Critérium du Dauphiné dimanche 16 août. Thibaut Pinot (2e) et la révélation Guillaume Martin (3e) terminent derrière le Colombien Daniel Martinez. Des résultats encourageants à moins de deux semaines du départ du Tour de France.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Thibaut Pinot (à gauche) et Guillaume Martin (à droite) entourent Daniel Martinez, le vainqueur du Critérium du Dauphiné 2020. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / POOL)

Le match entre la France et les armadas étrangères en vue du Tour de France dans moins de deux semaines est bel et bien lancé. Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), en grande forme, termine deuxième du Dauphiné, à 29 secondes seulement du vainqueur, le Colombien Daniel Martinez (EF Pro Cycling). Tout comme un beau quatuor de Français dont la révélation de ce Critérium, Guillaume Martin, debout sur la troisième marche du podium à Megève, en Haute-Savoie. 

L'un des dossards de favoris du Tour pour Pinot

Les plus grincheux expliqueront qu'Egan Bernal (Ineos), le vainqueur du dernier Tour, et Primoz Roglic (Jumbo-Visma), en tête avant la dernière étape, ont jeté l’éponge avant le dénouement. Mais  comme l'explique Thibaut Pinot, de mémoire de coureurs, ils ont rarement vécu un Critérium aussi difficile, aussi exigeant : "C’était une semaine vraiment très dure, il y a beaucoup de coureurs qui sont vraiment fatigués. Mais voilà, j’ai tout donné, les jambes sont là et c’est le principal."

Le leader de l'équipe Groupama-FDJ le sait, il aura forcément l’un des dossards de favoris du Tour dans le dos. Mais la concurrence n'a pas disparu pour autant. Malgré son abandon, Roglic et son équipe Jumbo-Visma seront très difficiles à écarter. C’est d'ailleurs à nouveau un jeune Jumbo, Sepp Kuss, qui a gagné l’étape d’hier. "Pour l’instant, ils démontrent que collectivement ils sont même peut-être plus forts qu’Ineos à une époque, notamment quand les routes s’élèvent", rappelle Julien Jurdie, le directeur sportif d’AG2R La Mondiale, avant d'ajouter qu'"il va falloir être ingénieux. Bon, l’espoir fait vivre."

Du côté des Ineos, si la formation britannique laisse perplexe dans son ensemble, il ne fait aucun doute que Bernal sera lui aussi au rendez-vous. Son mal de dos a dû passer sur les routes d’entraînement qu’il a parcourues tout ce week-end.

"Ça rassure surtout les médias et le public"

Mais l’une des images que l’on retiendra, c’est ce podium avec Pinot mais aussi Guillaume Martin. Deux Français si hauts, cela n’était plus arrivé depuis 2001. Un bon résultat, mais qui n'est pas forcément une assurance pour les Français de bien figurer sur le Tour d'après Philippe Mauduit, l’un des directeurs sportifs de Groupama-FDJ, tant les coureurs se tiennent désormais dans un mouchoir de poche. 

"Ça rassure surtout les médias et le public sur nos coureurs français. Mais le niveau du cyclisme mondial aujourd’hui est tellement resserré, tellement haut et tellement dispatché à travers le monde", relativise-t-il.

C’est sûr, nous en tant que franchouillards, on focalise un petit peu sur les victoires des derniers Français sur les courses, mais il faut aussi avoir conscience que le cyclisme des années 2020 n’est plus celui des années 1980.

Philippe Mauduit, Groupama-FDJ

à franceinfo

À choisir, on notera toutefois qu'il est sans doute préférable d’avoir des Bleus qui rivalisent avec les meilleurs que de les voir à la traîne. Ce à quoi s'ajoute une dernière bonne nouvelle : Romain Bardet, Julian Alaphilippe et Warren Barguil se sont eux aussi montrés dans une forme ascendante. De quoi titiller la patience des amoureux du vélo avant le grand départ de Nice le 29 août prochain.

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