Les jours les plus longs
Ce jeudi matin, l’ambiance était relativement décontractée aux abords des bus. Les affaires de dopage était presque oubliées, les bobos de la veille était pansés et surtout, tout ce petit monde sentait bien que l’on touchait au but. Trois semaines de compétition, c’est long. Alors on peut se demander si à quelques jours de la quille, les coureurs n’ont pas envie de lever le pied afin d’éviter une mauvaise chute.
Des jambes lourdes
Les jambes commencent à être lourdes, et le moindre effort se paye comptant. Ainsi, Samuel Dumoulin nous expliquait que son équipe de Cofidis « avait de la chance d’être logé juste après la ligne de départ », ce qui signifiait qu’il n’avait pas à subir un transfert pour rejoindre son hôtel, ou même rallier le lieu du départ ce matin. « Malgré tout, je ne vous cache pas que c’était épuisant », a indiqué le natif de Vénissieux.
Au moment de demander à Sébastien Hinault son point de vue sur la course à trois jours de l’arrivée, le coureur AG2R-La Mondiale précise gentiment qu’il reste encore quatre jours de compétition… « S’économiser, c’est quand on peut. Hier, j’ai tout donné parce que je n’étais pas dans un grand jour, et j’ai dû tout donner pour rester dans les délais », explique celui que l’on surnomme « papy ».
A 38 ans, Hinault ajoute que lorsque au contraire, les sensations sont meilleures, « on gère notre coup de pédale », pour viser l’étape suivante par exemple. Alors qu’il restait encore une étape de montagne, Hinault a avoué que le peloton « sera soulagé ce soir, quand on sera arrivé à Peyragudes, », car comme bon nombre de coureurs, les jambes sont dures. Mais de ce côté pas trop de souci pour celui qui dispute un 11e Tour qui admet que « si l’on est content d’être sur le Tour, on est aussi content quand cela se termine ».
« On ne s’économise pas »
Bien moins expérimenté, mais tout aussi soucieux d’atteindre les Champs-Elysées, Julien Simon résume bien la situation. « On ne s’économise pas, mais on pense surtout à l’arrivée à Paris », déclare le coureur Saur-Sojasun. « C’est mon premier Tour, alors j’aimerais le finir, et comme j’ai passé une journée galère hier, aujourd’hui je dois tout donner pour la dernière journée de haute montagne », dit-il.
L’ancien coureur Stéphane Augé est du même avis. « Comme on se trouve à quelques jours de l’arrivée, on se dit justement que ce n’est pas grave, on peut tout donner. C’est la fin, il ne reste plus que deux étapes, parce que l’on peut enlever le contre-la-montre pour beaucoup de coureurs », explique-t-il.
Le directeur sportif de Cofidis sent que ses coureurs veulent arriver aux Champs, et surtout « c’est leur dernière ligne droite et ils sont mentalement remontés à bloc », résume Augé. Au départ, le peloton semblait en effet assez nerveux avec rapidement quelques tentatives d’échappées. Certains sont sûrement pressés d’en finir.
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