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Majka, la vie en rose sans Contador

Rafal Majka est sans conteste la révélation du Tour 2014. Même s’il rapporte à Paris le maillot blanc à pois rouge, c’est bien en rose qu’il voit la vie depuis la chute et l’abandon d’Alberto Contador à la Planche des Belles Filles, le 14 juillet. Non pas qu’il se soit réjoui du sort de son leader, mais le petit grimpeur polonais (24 ans) en a profité pour glaner deux étapes (Risoul et Saint-Lary Pla d’Adet), prouvant qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le meilleur grimpeur du Tour de France 2014, le Polonais Rafal Majka

Comment passer en moins de 15 jours de valeureux équipier à coureur reconnu ? Demandez donc à Rafal Majka ! Le coéquipier d’Alberto Contador à la Tinkoff-Saxo vient de réussir au-delà de toute espérance son premier Tour de France. Vainqueur de la 14e étape à Risoul puis de la 17e étape au sommet du Pla d’Adet, le Slave a assorti ce double exploit d’un superbe maillot à pois qui récompense son assiduité dans les cols (également 2e de l’étape 13 à Chamrousse et 3e de l’étape 18 à Hautacam).

Un seul jour sans en montagne

Il n’y a guère qu’à Bagnères-de-Luchon, lors de la première étape pyrénéenne, que Majka a dégusté, achevant la course à une 109e place bien loin de son standing actuel, ce qui explique qu’il ne soit même pas dans les 40 premiers du classement général (44e à 2h17'53 de Vincenzo Nibali). Qu’importe, le Polonais s’est découvert au fil des jours des capacités qu’il ne soupçonnait peut-être pas au départ de la Grande Boucle.
Second représentant de son pays à remporter une étape sur la plus prestigieuse épreuve au monde (après Zenon Jaskula, vainqueur en 1993 à Saint-Lary et 3e du Tour), Majka a su faire preuve d’initiative et d’enthousiasme pour relancer sa formation sonnée par le coup dur concernant Contador.

Ses performances, qui en ont fait le deuxième meilleur grimpeur derrière Nibali (au nombre d'étapes gagnées en montagne), lui valent pléthore d’éloges. Déjà adoubé par ses pairs après ses deux derniers Giro (7e en 2013, 6e cette année), Majka vient d’obtenir la reconnaissance du grand public qui adore les attaquants. Il a tout l’avenir devant lui, même s’il devra sûrement se (re)mettre au service de son leader en juillet 2015. "Je n’étais pas venu sur le Tour pour gagner des étapes. C’est une vraie surprise pour moi", a-t-il confié mercredi soir.

Jusqu'où peut-il aller ?

L’appétit venant en mangeant, le natif de Zegartowice devra ensuite probablement s’émanciper d’un Contador qui se situe dans la phase descendante de sa carrière. Décontracté (comme le prouvent ses nombreux clins d’œil aux caméras durant les ascensions), entreprenant, Rafal Majka pourrait devenir un sérieux outsider lors des prochaines courses à étapes. Son profil lui permettra de viser aussi bien Paris-Nice que la Vuelta ou le Giro. Le Tour ? C’est encore trop tôt pour le dire, mais avec ce qu’il a montré, le protégé de Bjarn Riis peut être confiant.

A l’instar de Jerzy Janowicz, révélé par sa finale à Bercy à l’automne 2012, Majka a fait de la France son terrain de chasse. Et si le tennisman (demi-finaliste en 2013) rêve de gagner Wimbledon un jour, le grimpeur au sourire espiègle peut parfaitement ambitionner d’être le premier coureur de l’Est à s’imposer sur le Tour.

Vidéo : la victoire de Majka à Saint-Lary Pla d'Adet

Vidéo : la victoire de Majka à Saint-Lary

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