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Marc Madiot : "Le Tour de France est vital pour le moral des Français"

Confiné chez lui avec sa famille, Marc Mardiot a répondu au coup de fil de Fabien Lévêque pour nous donner de ses nouvelles. Avec sa verve habituelle, le manager de la groupama-fdj revient sur le report du Tour de France et de l'importance de cette course "pour le monde du vélo et pour le moral des Français". Entretien.
Article rédigé par Fabien Lévêque
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Marc, où êtes-vous confiné ?
Marc Madiot : "Je suis à Puteaux avec ma famille. Ma femme, mon fils et ma belle-mère."

On vous imagine comme un lion en cage ?
MM : "J'ai beaucoup d'occupations en ce moment. Je n'ai pas le temps de trop gamberger".

Comment avez-vous réagi au report du Tour de France du 29 août au 20 septembre ?
MM :
"Je l'espérais depuis le premier jour du confinement ! J'avais envie d'y croire et aujourd'hui ça se concrétise. C'est une excellente nouvelle qu'on puisse avoir le Tour cette année."

Est-ce un énorme soulagement ?
MM : "Le Tour de France est vital pour le monde du vélo, et pour le moral des Français ! Ça sent les vacances, ça reste une expérience sympa à vivre. Ça sera un nouveau départ, un renouveau et un plaisir de basculer sur autre chose."

Craignez-vous un Tour de France moins populaire cette année ?
MM : "Absolument pas ! Je suis persuadé qu'il sera très populaire. Même s'il y a moins de monde au bord des routes, dans le coeur des Français et à travers les médias comme France Télévisions, ce sera sans doute encore plus fort et plus vivant que d'habitude. On sort d'une période difficile, il y aura beaucoup d'espérance. Je ne suis pas du tout inquiet."

"Il faut absolument des embouteillages"

Est-ce qu'on va autant vibrer que l'année dernière ?
MM : "Oui je le pense. Il y aura peut être un meilleur plateau qu'il n'y a jamais eu sur le Tour. Avec le bouleversement du calendrier, on va peut être avoir le meilleur Tour en terme de participation." 

Comment se passe l'entraînement des coureurs pendant le confinement ?
MM :  "Ce n'est pas idéal. On peut rouler dans certains pays et pas en France. On doit respecter les règles, on s'adaptera. Si on gagne tant mieux et si on perd, ce n'est pas grave. L'essentiel est que la machine se remette en marche."

Ça promet une fin de saison très chargée, peut-on parler d'embouteillage ?
MM :
 "Tant mieux ! Plus il y aura d'embouteillage, mieux ce sera. Il nous faut beaucoup de courses, beaucoup de coureurs et beaucoup d'équipes au départ. Ça voudrait dire que nous sommes dans une période ascendante et que tout va pour le mieux. Il faut absolument des embouteillages !"

Que pensez-vous du Paris-Roubaix au mois de novembre ?
MM : "Peut-être pas si tard mais pourquoi pas en même temps qu'une autre épreuve ? On a besoin de retrouver nos grandes compétitions, de préserver notre beau calendrier international." 

Quand avez-vous prévu de revoir vos coureurs ?
MM : "Je les appelle souvent au téléphone. Je les retrouverai complètement sur les premières compétitions. Si je regarde le calendrier, il est impossible de réaliser des stages collectifs. Je risque de ne pas revoir les coureurs avant la fin du mois de juillet."

"J'ai emmagasiné beaucoup d'énergie"

Vous aviez reçu les coureurs avec des crêpes à leur retour d'Abu Abi, avez-vous prévu quelque chose pour fin juillet ?
MM : "Je ne sais pas encore, mais je trouverai ! (rires)"

Avez-vous hâte de retrouver la vie de groupe ?
MM : "Oui évidemment ! C'est ma vie : les courses, le dossard aux fesses des coureurs, les maillots dans le peloton, c'est vraiment important. Ça sera avec gourmandise ! On a été mis à la diète depuis un certain temps. Ce sera un réel plaisir."

Serez-vous aussi bouillonnant que l'année dernière ?
MM : "Plus que jamais ! J'ai emmagasiné beaucoup d'énergie… Il faudra qu'elle ressorte un moment donné."

"Je suis en manque de sport en général"

Êtes-vous en manque de sports ? Comment occupez-vous vos dimanches ?
MM :
"Je suis en manque de vélo, de sport en général. J'avais envie de voir la Ligue des Champions , le Grand Prix de Monaco, les 500 miles d'Indianapolis… On va redécouvrir tout ça progressivement. Pour m'occuper, j'ai regardé des rétrospectives, ça m'a permis de gagner trois fois Paris-Roubaix en une journée, c'est formidable ! En tant qu'équipier de Bernard Hinault (1981), en tant que coureur (1991), puis en tant que directeur sportif (1997) ! Cela m'a permis de montrer Paris-Roubaix à mon fils qui n'avait jamais vu les images. J'ai pu revoir la course dans sa totalité !"

Votre fils de 10 ans n'avait jamais revu la course de 1991 ?
MM : "Non.  Partager avec lui le moment de l'arrivée était émouvant pour moi. Il a pu se rendre compte de ce qu'avait accompli son père dans une autre vie. Il y avait des frissons, de l'émotion, un très bon moment."

Motivez-vous toujours autant vos voisins à 20h00 au moment d'applaudir les soignants ?
MM : "Je les ai stimulés une fois parce que j'avais trouvé qu'il y avait un petit relâchement. Maintenant, ils sont au top tous les soirs ! Il y a vraiment une bonne ambiance entre immeubles et appartements pour applaudir nos amis des hôpitaux." 

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