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Marcel Kittel, l'histoire est en marche

Avec sa troisième victoire sur le Tour 2014, Marcel Kittel porte son total à 7 succès sur la Grande Boucle. Meilleur sprinteur du monde, Marcel Kittel marche sur les pas de ses glorieux aînés. Pourtant, il n'était pas destiné à devenir un seigneur de la vitesse.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Il est la nouvelle terreur du sprint mondial. Celui que l’on cherche dans les derniers kilomètres d’une étape plate, celui dont on se dispute la roue à l’approche de l’emballage final. Tour après tour, Marcel Kittel appose de plus en plus son énorme empreinte dans les livres d’histoire. Celui qui affiche 26 printemps n’a pas l’âge de ses ambitions. Dernière étage de la fusée Giant-Shimano digne des plus beaux trains de l'histoire, Marcel Kittel n’a pas peur de la pression.

Monstre du contre-la-montre chez les jeunes

Depuis son plus jeune âge, on attend le natif d’Arnstadt au plus haut niveau. Mais Marcel Kittel a changé. En 2005 il commence à faire parler de lui sur le… contre-la-montre ! Champion du monde juniors de la spécialité, il profite de son immense carcasse pour emmener de gros braquets. C’est à son arrivée en professionnel que Marcel Kittel change. D’un excellent rouleur doté de capacité à sprinter au-dessus de la moyenne, le géant (1m88 pour 82 kilos) allemand passe à un statut d’ogre du sprint. Pour sa première saison chez les pros, il « score » dès le Tour de Langkawi au mois de janvier et remportera plus tard une étape du Tour d’Espagne pour sa première participation à un Grand Tour. Un grand est en train de naitre. Un grand sprinteur.

La précision est d'importance. Car secrètement, Marcel Kittel espère pouvoir se spécialiser dans l’effort solitaire. Las, ses succès au Tour de Langkawi en décident autrement. L’encadrement de sa formation d’alors, Skil-Shimano (aujourd'hui Giant-Shimano), l’incite à poursuivre dans la voie du sprint. Un choix payant au regard de l’histoire. Aujourd’hui, Marcel Kittel c’est 10 victoires sur les grands tours (7 en France, 2 en Italie, 1 en Espagne) mais aussi trois fois le Grand Prix de l’Escaut et des victoires à la pelle sur les courses à étapes d'une semaine ou moins. Costaud pour un coureur de 26 ans qui n’affiche que 3 saisons et demi au niveau professionnel.

Parmi les grands

Au rang des sprinteurs du Tour de France, il a rejoint une caste très fermée grâce à son édition 2013. Vainqueur des 1ère, 10e, 12e et 21e étape, il a rejoint sept autres sprinteurs vainqueurs de quatre étapes ou plus sur une seule Grande Boucle : André Darrigade (4 étapes en 1957 et 1961 et 5 en 1958), Freddy Maertens (8 étapes en 1976 et 5 en 1981), Jean Claude Van Poppel (4 étapes en 1988), Tom Steels (4 étapes en 1998), Mario Cipollini (4 étapes en 1999), Alessandro Petacchi (4 étapes en 2003) et Mark Cavendish (4 étapes en 2008, 6 en 2009, 5 en 2010, 5 en 2011). La liste suffit à classer Kittel. Un seigneur du sprint. Mieux encore, le sprinteur allemand a réussi cet exploit à 25 ans quand Maertens et Van Poppel l’ont fait à 26,  Steels et Petacchi à 27, Darrigade à 28 et Cipollini à 32 ans ! En fait, le seul Mark Cavendish l’a fait plus tôt que lui, à 23 ans.

Déjà très haut dans la hiérarchie des sprinteurs, Kittel fait aussi son trou dans celle des sprinteurs allemands sur le Tour. Si Zabel (12) et Godefroot (10) sont toujours au-dessus de lui, il a déjà dépassé Greipel (6). Ses deux devanciers ont du souci à se faire, le Tour 2015 pourrait être celui de l’avènement de Marcel Kittel comme le meilleur sprinteur allemand de tous les temps et l'un des tous meilleurs au niveau mondial. Pas mal pour un garçon qui était destiné à devenir un monstre du contre-la-montre. Si les records importent peu à Marcel Kittel, sa place dans l’histoire l’attend déjà.

Vidéo : la troisième victoire au sprint de Kittel à Lille

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