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Mondiaux de cyclisme 2023 : sprint, omnium, keirin… On vous explique le cyclisme sur piste

Les Mondiaux de cyclisme de Glasgow débutent ce jeudi, avec les épreuves sur piste en fil rouge.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
Les coureurs sur la piste du vélodrome de Glasgow, lors des championnats d'Europe 2018. (ANDY BUCHANAN / AFP)

A un an des Jeux olympiques de Paris 2024, les championnats du monde de Glasgow 2023 réunissent pour la première fois toutes les disciplines cyclistes à un même endroit, sur dix jours. S’il est assez aisé de se repérer dans les épreuves sur route, de VTT et même de BMX, le cyclisme sur piste peut-être bien plus déroutant pour un œil non averti. 

Entre leurs noms et leurs règlements, les nombreuses épreuves différentes peuvent prêter à confusion. Il n’y a pourtant rien de compliqué lorsque l’on se penche sur le sujet. Et croyez-nous : ça vaut le coup. Car en dehors de l’aspect spectaculaire et du rythme du cyclisme sur piste, il s’agit d’un pourvoyeur de médailles attendu pour l’équipe de France l’été prochain. Alors, pour être prêt d’ici-là, voici un guide pour s’y retrouver les yeux fermés.

Les épreuves de vitesse : 

Le sprint et sprint par équipes (ou vitesse par équipes)

Comme son nom l’indique, il s’agit d’une course très courte, de deux ou trois tours, selon les pistes. Les deux cyclistes partent côte à côte, un tirage au sort ayant désigné celui qui s’élance du bas de la piste. Le but est simple : passer la ligne en premier. Mais pour cela, il faut avoir un sens tactique aiguisé. Le sprint donne ainsi souvent lieu à des premiers tours où les deux concurrents s’observent, presque à l’arrêt, avant que l’un des deux n’attaque.

Le sprint par équipes diffère légèrement. Chaque équipe, composée de trois membres, s’élance sur des lignes diamétralement opposées du vélodrome pour trois tours, avec un départ à l’arrêt. À chaque tour, un des trois coureurs de l’équipe se retire après avoir été en tête du trio. Lors du dernier tour, il ne reste ainsi que deux concurrents en duel sur la piste. L’équipe qui réalise le meilleur temps remporte le sprint. 

Le Kilomètre 

Il s’agit sans doute de l’épreuve la plus simple du cyclisme sur piste. Chacun leur tour, les athlètes s’élancent (après un départ arrêté) pour quatre tours de piste, soit un kilomètre en contre-la-montre. Chaque cycliste passe une fois. Celui qui signe le meilleur temps est déclaré vainqueur, sur cet effort qui dure autour d’une minute. Pour les femmes, il ne faut rouler que sur 500 m aujourd'hui, mais dès 2025, l’équité sera rétablie avec un kilomètre féminin. À noter que cette épreuve, bien que présente aux Mondiaux, n’est plus au programme olympique depuis les Jeux de Pékin en 2008.

Le Keirin 

Né en 1948, le Keirin a vu le jour au Japon où il est devenu un sport majeur, au cœur d’une industrie lucrative de paris sportifs, à l’image des courses hippiques en France. Depuis 1980, il figure aussi au programme des compétitions internationales. Il s’agit d’une course de vitesse de 2 000 mètres, disputée par un peloton de six à huit cyclistes, alignés selon un tirage au sort au départ. Mais le keirin a une originalité : pendant les 1 400 mètres, une mobylette assure le tempo. Lorsqu’elle s’écarte, le sprint commence entre les coureurs, et il s’avère souvent spectaculaire avec beaucoup de contacts et de chute. L’ordre de passage de la ligne détermine le classement final.

Les épreuves d’endurance : 

La poursuite et la poursuite par équipes

Qui rattrapera l’autre en premier ? La poursuite est un duel entre deux cyclistes, partis de deux points parfaitement opposés de la piste, à l’arrêt. Une fois lancé, leur but est simple : rattraper l’adversaire, un peu comme l’épreuve des radeaux de Koh Lanta. Pour cela, les hommes disposent de 4 000 m, contre 3 000 m pour les femmes. Si aucun coureur ne rattrape son adversaire, c’est celui ayant réalisé le meilleur temps qui s’impose. Cette épreuve individuelle n'est pas au programme olympique, au contraire de celle par équipes.

La poursuite par équipes fonctionne de la même façon, sauf que cette fois ce sont deux équipes de quatre coureurs qui se pourchassent sur le vélodrome. À noter que, dans ce cas, c’est le temps du troisième coureur de chaque équipe qui est comptabilisé.Il ne faut donc pas lâcher la roue de ses coéquipiers…

Le scratch 

Derrière ce nom presque barbare se cache une épreuve très simple : un 15 km pour les hommes, et 10 km pour les femmes. Les coureurs partent en ligne, en peloton, et les premiers à passer la ligne sont vainqueurs, comme une course de cyclisme sur route. Quel intérêt alors ? Celui de voir une course très nerveuse et disputée, rythmée par d’incessantes attaques, puisque si cela peut paraître long de devoir faire 60 tours de piste (40 pour les femmes), cela reste une distance très courte pour une course de vélo. Ce qui fait du scratch une course spectaculaire et intense. Elle n'est pas au programme olympique.

Le Madison ou l’Américaine

On entre là dans une discipline qui demande de l’attention aux spectateurs, mais aussi aux coureurs, et pas seulement parce qu’elle a deux noms différents. Le Madison, ou l’Américaine donc, est une course qui approche les 50 kilomètres, et dont le vainqueur n’est pas celui qui franchit la ligne en premier. Explications. D’abord, le Madison se dispute en relais, avec des équipes de deux cyclistes qui alternent sur la piste. Pendant que l’un roule à bloc, l’autre récupère à vitesse réduite. 

Leur but : remporter un des 20 sprints intermédiaires pour marquer des points, qui ont lieu tous les 20 tours, soit tous les 5 km sur 400 tours. Jusque-là, tout va bien. Mais, si une équipe prend un tour sur le reste du peloton, elle inscrit 20 points. Pour l’anecdote, cette épreuve, difficile à suivre, tient son nom de sa première édition organisée au Madison Square Garden de New York.

La course aux points

Pour faire simple, la course aux points est une Américaine disputée de façon individuelle. Une trentaine de cyclistes avale la piste avec pour objectif de remporter des sprints intermédiaires disputés tous les deux kilomètres. Ces sprints rapportent des points aux quatre premiers. Si l’un des coureurs prend un tour d’avance, il inscrit 20 points d’un coup. En revanche, celui qui accuse un tour de retard se voit retirer 20 points, et peut même être exclu de la course. Elle ne fait pas partie du programme olympique.

La course à élimination 

Revenons à un concept plus basique, avec un nom clair : la course à élimination. Le peloton s’élance pour une course où, à la fin, il n’en restera qu’un. En effet, tous les deux tours une cloche sonne pour lancer un sprint. Le dernier cycliste de ce sprint est éliminé sur-le-champ, et ainsi de suite, jusqu’au duel final. 

L’omnium

Pour terminer, un petit best-of. Car c’est exactement l’essence même de l’omnium, qui est au cyclisme sur piste ce que le décathlon est à l’athlétisme. Ici, pas de lancer de javelot ou de saut en hauteur, mais les athlètes enchaînent six épreuves sur deux jours : un tour lancé, un scratch, une élimination, une poursuite, une course aux points et un kilomètre. Le classement à chaque épreuve rapporte des points qui forment un classement général. 

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