Cet article date de plus de treize ans.

Moreau : "Mon coup de coeur ? Pierre Rolland"

Ancien pensionnaire de la formation espagnole Caisse d'Epargne et fraîchement retraité, Christophe Moreau a suivi avec beaucoup d'attention et de joie le Tour 2011. A l'occasion du contre-la-montre à Grenoble, il a accepté de dresser pour nous un premier bilan. Entre coup de coeur et déception.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Christophe Moreau (Caisse d'Epargne)

Le Tour n’est pas encore fini mais on peut déjà commencer à dresser un bilan. Comment avez-vous trouvé cette édition 2011 ?
« C’est un Tour qui, cette année, est parti tambours battants avec toutes ces chutes et toute cette casse, notamment du côté des leaders. Il y a quand même Vinokourov, Wiggins, Horner, Van Den Broeck et plein d’autres qui sont passés à la trappe de manière irrémédiable. A l’issue de cet évènement de course, Thomas Voeckler s’est emparé du maillot jaune. Au fil des jours, on s’est rendu compte qu’il était plus que solide. La traversée des Pyrénées a entraîné un statu quo du côté des leaders tandis que Voeckler a, lui, fait du grand Voeckler. Et puis, on voit que la dernière semaine, il ne fléchit pas tellement même s’il fini par perdre son maillot. Les leaders, comme Andy Schleck ou Alberto Contador, se montrent, eux, presque fléchissants dans les finals et ça, on n’y est pas habitué. Enfin, l’apothéose restera Pierre Rolland. Révélation il y a deux ans, il a confirmé en remportant l’Alpe d’Huez et surtout en lâchant à la pédale Contador et Sanchez. Les Français n’ont gagné qu’une étape mais ont été omniprésents. Notamment les jeunes de Marc Madiot (FDJ) et ceux de Jean-René Bernaudeau (Europcar). »

Comment expliquez-vous que la différence de niveau entre les leaders et les autres semble s'être raccourcie ?
« Est-ce que c’est une coïncidence ? Est-ce que c’est le Tour de France qui créer ça ? Est-ce que les Français sont survoltés et les coureurs étrangers moins motivés ? Est-ce que Contador était un peu usé de son Giro ? Je ne sais pas trop … Ce qui est sûr, c’est qu’il s’est passé une autre course. Et dans cette autre course, c’est Europcar avec Pierre Rolland et Thomas Voeckler qui ont su en tirer partie. Il y a quand même cinq français parmi les quinze premiers, ce n’est pas rien ! Ca veut dire que ces Français reprennent confiance et se laissent moins impressionnés par les grands leaders du cyclisme international. »

Un coureur ou une équipe vous ont-ils particulièrement enthousiasmé ?
« J’ai un vrai coup de coeur pour Pierre Rolland. Il a été plébiscité par les plus grandes équipes françaises. C’était l’espoir N.1. Il a ensuite connu deux années difficiles et ce n’était pas évident de rebondir. Il a pourtant réussi à le faire, et même mieux que ça. Il a créé la grosse surprise en faisant notamment un grand numéro à l’Alpe d’Huez où il a inscrit son nom aux côtés des plus grands. Vous savez, c’est un gentil garçon et, même si Voeckler a eu le maillot jaune pendant 10 jours, mon coup de cœur c’est vraiment Pierre Rolland. Et il n’a pas fini de progresser. »

Un coureur ou une équipe vous ont-ils déçu ?
« J’ai été un peu déçu par Alberto Contador. S’il avait eu les jambes du Giro, il aurait pu être plus incisif. Mais je crois que dans le contexte où il est, avec l’attente de la décision concernant son contrôle antidopage, ce n’était pas simple. J’imaginais malgré tout qu’il allait être plus dominateur et moins fébrile en montagne. On s’est aperçu que, finalement, il est prenable. Les coureurs et notamment les Français ne doivent donc plus avoir de complexe. »

Quelle étape vous a le plus impressionné ?
« Pinerolo-Galibier a été une superbe étape parce que Voeckler était maillot jaune et que les secondes s’égrenaient. C’était fantastique ! Globalement, on a eu des Alpes magnifiques. On était tous sortis des Pyrénées un peu sur notre faim. L’apothéose a quand même été à l’Alpe d’Huez. Sur 109km. Il faudrait que les organisateurs en tiennent compte et retiennent qu’il n’est pas utile de faire des étapes de 200km. Là, sur 109km, on a été tenu en haleine du début à la fin avec un suspense immense ! »

Selon vous, Cadel Evans sera-t-il en jaune, dimanche, sur les Champs-Elysées ?
« Je pense que le contre-la-montre va être très serré. Que ce soit en faveur d’Andy Schleck ou de Cadel Evans. Je pense que ça ne va se jouer qu’à quelques secondes. Ca va être chaud et il va encore y avoir du suspense. »

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.