Nibali, profil bas mais dents acérées
Depuis que les trois hommes ont annoncé qu’ils participeraient à la 101e édition du Tour de France, leurs performances ne sont jugées qu’en comparaison à celles des deux autres. En cela, Vincenzo Nibali semble loin du niveau affiché par Chris Froome et Alberto Contador. Le premier a commencé par remporter le Tour d’Oman, avant de régner sur le Tour de Catalogne. Le second, deuxième du Dauphiné, s’est lui offert le Tour du Pays basque puis Tirreno-Adriatico. Nibali ? Quelques places d’honneur (5e en Romandie, 7e du Dauphiné), et… c’est tout.
Certes, l’Italien s’est concocté un programme plus à risques que ses deux concurrents. Il a tenté de s’illustrer -en vain- sur Milan-San Remo, avant de s'attaque aux Ardennaises sans plus de réussite. Sur les routes du Dauphiné, au début du mois, il n’a pas davantage convaincu, incapable de suivre les offensives du Britannique et de l’Espagnol. Mais le Sicilien a beau n’afficher aucune victoire au compteur cette année, il continuera de répéter ce qu’il affirme depuis plus de six mois : en 2014, "tout est centré sur le Tour de France". D’ailleurs, il reconnaît ne s'être "jamais mis dans le rouge" depuis le mois de janvier.
Froome au coeur de l'entraînement de Nibali
A peine le Critérium terminé, Nibali, certain d’être "sur la bonne voie", s’est ainsi envolé dans les Dolomites afin d’intensifier sa préparation en vue du grand-rendez-vous. En altitude (plus de 2000m) et en équipe (avec Scarponi, Vanotti, Fuglsang, Westra, Kangert, Gruzdev et Grivko, qui compléteront probablement l’armada d’Astana en juillet), il s’entraîne en suivant des scénarios de course prédéfinis. Son coach, Paolo Slongo, a minutieusement étudié les accélérations de Chris Froome, analysant la durée et la cadence de ses offensives. "Nous simulons des fins d’étapes, et je dis à Vincenzo : ‘allez, viens me chercher’, explique Slongo à la Gazzetta dello Sport. Cela dure entre 10 et 15 minutes. J’accélère toutes les minutes, et quand je sonne la charge, il doit me suivre puis contre-attaquer".
S’il est préoccupé la méforme de son poulain ? "Nibali doit être à 100% pendant la première semaine du Tour, pour être à bloc au moment d’aborder les étapes clés en montagne. Pas avant. S’il avait été à 100% pendant le Dauphiné, là, j’aurais été inquiet". Pas de panique dans le clan d’Astana donc, où l’on est convaincu que le "Requin" ne fait que se préserver. Formidable descendeur, bon tacticien, toujours prêt à partir à l’attaque, Nibali attend son heure. Ses rivaux, eux, "sont déjà à leur meilleur niveau, assure Slongo. Il ne pourront pas faire mieux".
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