La jeune génération prend le pouvoir
• Les sprinteurs
C'est dans la catégorie des puissants sprinteurs que la très jeune génération française couve le plus de pépites, à l'image du champion de France sur route Nacer Bouhanni (22 ans) qui n'a pas encore couru la Grande Boucle, mais qui s'était révélé sur la dernière Vuelta en intégrant le top 10 à quatre reprises (deuxième lors de la 10e étape) pour le premier grand tour de sa carrière. Son début d'année 2013 est tout aussi encourageant puisqu'il a remporté la dernière étape du Tour d'Oman et intégré les hautes sphères du classement du Tour du Qatar. De bon augure en vue du Paris-Nice qu'il courra sans son coéquipier Arnaud Démare (21 ans), champion du monde espoir en 2011, qui se réserve pour la Tirreno-Adriatico. Devancé par Bouhanni lors des derniers championnats de France, il avait remporté cette année-là une étape sur le Tour du Qatar, le Samyn et la Classique d'Hambourg (plus jeune vainqueur de l'épreuve).
En dehors des coureurs FDJ, on ne peut passer à côté de Bryan Coquard (20 ans) du Team Europcar, spécialiste de l'omnium (champion de France 2012, médaillé d'argent aux Jeux de Londres) et vice champion du monde espoir sur route. Ses débuts chez les pros sont fracassants puisqu'en quelques semaines, il a gagné deux fois à l'Étoile de Bessèges et vient de remporter une étape du Tour de Langkawi. A suivre aussi, Adrien Petit (22 ans), vice-champion du monde espoir en 2011, absent du prochain Paris-Nice avec Cofidis mais habitué des podiums sur le Grand Prix Samyn et en championnat de France sur route.
• Les grimpeurs
La grande révélation française en 2012, Thibaut Pinot (22 ans), n'a sans doute pas fini d'impressionner. Vainqueur de la semaine lombarde et du Tour d'Alsace en 2011, il s'est montré impérial lors du dernier Tour de France (dixième au classement général, vainqueur de la 8e étape devant Cadel Evans). Ce futur roi de la montagne est ainsi devenu le plus jeune coureur à intégrer le top 10 du Tour depuis Raymond Impanis en 1947!
Ses trois coéquipiers de la Française des Jeux, Arnold Jeannesson (27 ans), Arthur Vichot (24 ans) et Kenny Elissonde (21 ans) ont eux aussi le profil pour surprendre. Le premier, aligné sur Paris-Nice dimanche après sa 6e place l'an passé, a prouvé sur le Tour 2011 (14e au général) qu'il était suffisamment polyvalent pour truster le haut de classement d'une grande épreuve. Le deuxième, cycliste au profil autant puncheur que grimpeur, a lancé sa saison 2013 en remportant le Tour du Haut-Var. Enfin, le petit dernier passé professionnel il y a moins d'un an, bien en vue au dernier Tour d'Oman (6e de la quatrième étape derrière Rodriguez, Froome, Evans, Contador et Nibali) envisage de participer au prochain Giro.
• Les puncheurs
Éblouissant en ce début de saison, Jonathan Hivert (27 ans) est parti pour une grande année. Vainqueur de l'Étoile de Bessèges le mois dernier, le coureur Sojasun a aussi remporté les deux premières étapes du Tour d'Andalousie, devant Alejandro Valverde sur terrain accidenté puis devant Tyler Farrar au sprint. Pourra t-il jouer le général sur le Paris-Nice? Sans doute : il avait déjà terminé dans le top 10 de la "course au soleil" en 2009 et n'a cessé de monter en puissance depuis. Son coéquipier Julien Simon (27 ans) sera lui aussi sur la ligne de départ ce dimanche pour confirmer sa très belle année 2012, marquée par une première participation au Tour (92e place), le Grand Prix de Wallonie et deux victoires sur le Tour de Catalogne.
Le seul Français de l'équipe Radioshack, Tony Gallopin (24 ans), déjà 3 grands tours au compteur, aura lui aussi à cœur de briller pour repartir du bon pied et confirmer son début d'année 2012 prometteur. Victime d'une grosse chute lors de la course des championnats du monde, il avait dû mettre un terme à sa belle saison (sélection pour les Jeux de Londres, 3e du Tour d'Oman).
• Les rouleurs
L'année 2013 marque le retour d'Anthony Roux (25 ans) et de Yoann Offredo (26 ans), les deux rouleurs n'ayant pu goûter à la compétition l'an passé. Le premier, révélation de l'année 2011, s'est sérieusement blessé au dos en fin de saison et n'a pas pu confirmer sa dynamique. "Je sortais d’une grosse année et mon accident a coupé mon élan, mais je relativisais. Je n’ai jamais oublié que j’aurais pu ne plus marcher ni refaire du vélo", explique-t-il, revenu en force le mois dernier (3e de l'Étoile de Bessèges). Pour Offredo, c'est l'opération rédemption : après une sévère suspension d'un an – non-respect des règles de localisation liées à la lutte antidopage – il revient en leader de la formation française. 30e du Tour du Qatar, sa rentrée des classes, le jeune rouleur vise des victoires d'étapes sur les grands tours et pourrait frapper fort sur les classiques des prochaines semaines.
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