Paris-Nice 2019 : Premier baromètre de la saison
La saison cycliste enfin bel et bien lancée, l’édition 2019 de Paris-Nice débute avec un petit air de Tour de France. Grâce à un parcours qui prend de l’altitude pour départager un plateau de favoris relevé en haute-montagne, la course au soleil sera l'occasion pour ces derniers de se jauger une première fois entre eux.
Premier point de passage avant le Tour de France
De retour sur Paris-Nice après s’être rendu sur les routes italiennes l’an dernier, Romain Bardet compte sur Paris-Nice pour mesurer les premiers effets de sa préparation hivernale. Après de bonnes prestations pour sa rentrée, une 2e place sur le Tour du Haut-Var, 4e de la Classic de l’Ardèche et un Top 10 sur la Drome Classic (7e), le leader de la formation AG2R-La Mondiale aborde la première course world tour de la saison sur le sol européen dans de bonnes conditions. "Je ne suis pas inquiet parce que du côté physique, je sens bien que je suis à un bon niveau," révèle le coureur Français sur le site de la course. Avant de se montrer méfiant : "Ce n’est pas une assurance tous risques, mais je pense que je me présente dans de bonnes dispositions."
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En effet, Romain Bardet n’a jamais vraiment brillé sur la course au soleil. Avec un seul Top 10 (9e en 2016) en six participations, il s’avance vers cette semaine de course avec un objectif bien précis , se jauger une première fois avant de se lancer sur la préparation de la Grande Boucle : "J’envisage la saison comme une progression linéaire jusqu’au Tour de France. Et ce que je viens chercher sur des courses comme Paris-Nice, ce sont de bons points de passage."
Face à lui, l’armada colombienne présente cette année Nairo Quintana, Esteban Chaves, Miguel Angel Lopez, Egan Bernal ou encore Rigoberto Uran seront à surveiller de près. Le duel avec Quintana, qui devrait lui aussi participer au Tour de France cette année, sera un premier révélateur pour le Français. Le petit colombien de 29 ans s’est déjà distingué en début de saison avec une victoire d’étape en altitude lors de la 6 e étape du Tour de Colombie, devant ses compatriotes Lopez (3e), Bernal (4e), Uran (5e) et Henao (9e). Néanmoins, il s’est montré plus fébrile sur la durée, terminant cinquième à 1'04 du coureur d’Astana, vainqueur du général, et à 10 secondes du jeune prodige de la Sky (4e).
A 2 mois du début du Giro, les favoris alignés sur l’épreuve Italienne, comme Egan Bernal, Miguel Angel Lopez et Simon Yates auront l’envie de prendre une première fois le dessus sur leurs concurrents sur une épreuve de choix. Vainqueur d’étape au sommet de La Colmiane l’an passé sur Paris-Nice, Simon Yates s'avère un adversaire lui aussi redoutable.
"J'aime Paris-Nice mais je n'y vais pas pour la cibler", affirme Yates. Le vainqueur du dernier Tour d'Espagne, fidèle au rendez-vous de la course au soleil, présente toutefois le profil idoine pour inscrire son nom au palmarès. Tant par ses références passées, puisqu'il a frôlé le succès l'an dernier, à 4 secondes près, que par le caractère de l'épreuve.
Le Turini pour faire la décision
En aucun cas cette semaine sur Paris-Nice ne sera un indicateur définitif des performances futures, mais avec une 7e étape en haute-montagne, Romain Bardet et consorts auront un premier vrai terrain de jeu pour jouer la comparaison. Avec une arrivée au sommet du col de Turini, les grimpeurs auront à faire à une étape calibrée pour le Tour de France.
"C’est une vraie étape du Tour", témoignait Warren Barguil qui a reconnu l’ascension finale de 15 km à 7,3% de moyenne. "Si l’on compare aux années précédentes, je pense que c’est par exemple plus dur que la Couillole et plus dur que la Madone d’Utelle." S’il n’ira pas jouer le général, le grimpeur d’Arkea-Samsic a déjà coché l’étape reine pour prouver qu’il n’a rien perdu de son talent, et qu'il mérite sa place sur le tour de France.
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Avant de partir vers le Turini, le peloton aura la côte de Pélasque comme rampe de lancement. Une avant dernière montée qui devrait peser avant de finir cette 7e étape marquée par 4600 mètres de dénivelé. Passage du Tour en 1948, 1950 et 1973, le col de Turini permettra par son exigence d’exciter les favoris à cette période de l’année. "C’est une belle ascension, mais il y a peu de ruptures de pente. Il y aura quand même près de 40 minutes de montée, au mois de mars, ce qui peut être intéressant." analyse Romain Bardet.
Dernier élément à prendre en compte, le chrono de 25km lors de la 5e étape. Point-faible du leader de la formation française, Bardet s’élancera sur la spécialité pour la première fois de la saison. Il aura là aussi l’occasion de se mesurer pour faire un premier point sur son niveau et sa marge de progression.
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