Zéro pointé, Bardet 5e, Molard en progrès, un Paris-Nice mitigé pour le clan français
Que peut-on dire des Français sur ce Paris-Nice 2019 achevé dimanche après la traditionnelle étape feu d’artifice autour de Nice ? Il sera sans doute question de verre à moitié plein ou à moitié vide à l’heure de faire le bilan. A l’aune du Paris-Nice 2018, le cru de cette année paraît fade. Et pourtant, à y regarder de plus près il y a quelques motifs de satisfactions.
22 ans sans succès final
Commençons par les mauvaises nouvelles, les choses qui “fâchent”. Au rayon succès, rien à ne mettre sous la dent. Évidemment pas le classement général, une mauvaise habitude qui dure depuis 1997 et le sacre de Laurent Jalabert, mais pas non plus de classements annexes et encore moins de victoire d’étape. En cela 2018 était une exception (4 succès) mais pas tant que ça finalement. Sur les dix dernières éditions, seules 2015 et 2012 ont été blanches de victoires tricolores quand les autres ont vu deux (2009, 2010, 2014, 2016 et 2017), parfois trois (2011, 2013) et même quatre donc (2018) succès d’étapes.
Cette semaine, Arnaud Démare est parvenu à accrocher la deuxième place derrière Sam Bennett à Brignoles. Pour le sprinteur de la Groupama-FDJ, vainqueur de la première étape ces trois dernières années, le bilan est maigre et décevant. Même constat pour les autres sprinteurs tels que Christophe Laporte ou Bryan Coquard. En montagne, jamais un Français n’a été en mesure de lever les bras. Nicolas Edet a fait un joli numéro vers le sommet du col de Turini samedi mais n’a jamais vraiment cru à la victoire. Comment ne pas évoquer aussi ici la chute de Warren Barguil, victime d'une entorse des cervicales ?
Enfin, et c’est là peut-être le plus regrettable, Romain Bardet n’a pas pesé sur la course. Rarement en forme au mois de mars, le leader d’Ag2r-La Mondiale s’est tout de même réjoui de sa semaine. “C'est bien pour le début de saison. Je retiens que c'est mon meilleur mois de mars, en terme de forme, depuis que je suis professionnel, a-t-il assuré. Il y a le résultat, il y a surtout les sensations qui sont allées crescendo sur la semaine.” Ce qui nous emmène vers le positif.
Dans le vent, Bardet a tenu bon
Car oui, il y a quand même quelques bonnes choses à retirer de ce Paris-Nice 2019 pour le clan tricolore. Romain Bardet justement. Si sa cinquième place finale ne reflète pas forcément son influence sur la course au jour le jour, elle reflète en revanche très bien le niveau de concentration qu’il a atteint, sa constance et la force de son équipe. Quand le vent a soufflé fort et que le peloton s’est éparpillé sur les deux premières journées, Ag2r-La Mondiale a tenu bon et Bardet n’a perdu que cinq secondes sur le futur vainqueur Egan Bernal. “C'est déjà une performance en soi de passer entre les tracas, les bordures…”, a-t-il soufflé dimanche faisant écho à sa réaction de lundi quand il évoquait "l’une de [ses] trois journées les plus dures” sur un vélo.
Rudy Molard est lui aussi évidemment une satisfaction. Vainqueur d’étape en 2018, il a passé un cap en 2019 avec une 7e place finale. Sans cesse au contact des meilleurs, le grimpeur de 29 ans confirme qu’il progresse d’années en années. Au rang des choses positives, on retiendra enfin la bonne tenue de Valentin Madouas, 6e de l’étape vallonnée vers Pélussin à 22 ans et pour son premier Paris-Nice.
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