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Le Paris-Roubaix féminin "est aussi un acte militant", selon Stephen Delcourt, manager de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope

La première édition du Paris-Roubaix féminin a lieu samedi pour un parcours de 116 kilomètres entre Denain et le vélodrome de Roubaix. 

Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Stephen Delcourt, le manager de la FDJ - Nouvelle Aquitaine - Futuroscope, livre ses impressions avant le premier Paris-Roubaix féminin. (Twitter FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope)

125 ans après la première édition du Paris-Roubaix, "l'Enfer du Nord" se décline dans une version féminine, samedi 2 octobre. 132 coureuses vont s'élancer de Denain et vont se départager sur 17 secteurs pavés, dont le mythique Carrefour de l'Arbre. Seule équipe française du World Tour, le premier échelon du cyclisme mondial, la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope sera présente pour défendre ses chances. Stephen Delcourt, son manager, livre ses impressions à franceinfo:sport avant cette première course.

>>> A lire aussi : Paris-Roubaix : entre excitation et appréhension, les coureuses s’apprêtent à rouler sur un monument

Franceinfo: sport : Dans quel état d’esprit êtes-vous juste avant que vos coureuses ne s’élancent dans leur premier Paris-Roubaix ? 
Stephen Delcourt : C’est pas mal d’excitation, parce qu’on l’a attendu longtemps avec les reports. Et puis Paris-Roubaix c’est une course spéciale. C’est aussi un acte militant puisque les femmes ont poussé pour avoir leur édition, avec Marianne Vos en tête, en disant qu’elles étaient capables de dompter le Tour des Flandres donc qu’elles pourraient faire Paris-Roubaix. Après, la vérité du pavé de Roubaix n’est pas celle du Tour des Flandres. On prend conscience de "l’Enfer du Nord". On y va avec autant d’envie que d’appréhension. Samedi, cette course sera un coupe-gorge. Celles qui réussiront à rester sur le pavé et à éviter les ennuis mécaniques seront celles qui iront au bout, au vélodrome. Même si on a fait beaucoup de reconnaissances et qu’on a testé le matériel, on sait que ça sera différent. Comme on a milité pour le faire et qu’il y aura la télé, on n’a pas envie de se rater.

Que ressentent vos coureuses à quelques heures de leur passage sur quelques secteurs pavés mythiques ?
Elles ont toutes regardé Paris-Roubaix à la télé, mais elles se disaient qu’elles ne le feraient jamais, qu’il n’existerait pas en version féminine. Même il y a 4-5 ans c’était inimaginable. Là ça arrive, elles ont toutes l’excitation, l’envie de le faire, mais à la fois il y a une pression très forte comme c’est le premier. Personne n’a d’avance. C’est complètement différent du Tour des Flandres. Tout le monde va vouloir absolument briller, donc ça peut être une course complètement folle comme une course cadenassée. Il peut vraiment y avoir des surprises.

Je pense qu’il y aura une grosse différence de niveau par rapport aux hommes du fait d’une méconnaissance de l’effort et parce que le cyclisme féminin est beaucoup moins mature et homogène.

Stephen Delcourt

à franceinfo:sport

Plus de la moitié des coureuses qui participent au Paris-Roubaix ne vivent pas du vélo, l’organisation d’une telle course est un pas en avant pour le développement du cyclisme féminin ?
Les neuf équipes World Tour ont l’obligation d’avoir un salaire minimum. Mais dans les autres équipes (13 au niveau Continental sur le Paris-Roubaix ndlr.), il y a quelques professionnelles et des amateures. L’année prochaine on sera 14 ou 15 équipes en World Tour, ça va donner plus de contrats pro et un salaire minimum qui va passer à 30 000€ brut. On est dans cette évolution, le Paris-Roubaix va accélérer ça et le Tour de France va nous donner une visibilité mondiale. C’est sur la bonne voie, beaucoup de courses masculines développent leur version féminine et nous poussent à nous professionnaliser. On est dans le bon sens mais sur ce Paris-Roubaix là, entre celles qui sont allées à l’école ou qui ont travaillé toute la semaine, puis celles qui ont pu s’entraîner, il y aura une grosse différence de préparation.

Quelles sont les ambitions de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope ?
On y va avec quatre jeunes Françaises et on a cette envie de briller en tant que seule équipe tricolore en World Tour (le premier échelon du cyclisme international). On a cette culture de part notre sponsor, l’équipe masculine et Marc Madiot, de cette magie de l’Enfer du Nord. On a une pression qui est importante, par contre on n’a pas la spécialiste pour ce genre de course. Mais parce que c’est le premier Paris-Roubaix et qu’on est quatrième au classement World Tour, on peut avoir de l’ambition. Après, il faut être conscient que toutes les équipes veulent bien faire et que nos deux leaders sont blessées. 

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