Paris-Roubaix 2023 : un parcours corsé, Audrey Cordon-Ragot attendue… Les quatre raisons de suivre l’édition féminine de l'Enfer du Nord
La classique française n'en est encore qu'à ses balbutiements dans l'histoire du vélo féminin mais son intérêt sportif ne fait, lui, qu'augmenter. Entre les nombreuses favorites qui s'affronteront sur les pavés, un parcours modifié et des Françaises qui veulent jouer leur carte à fond, samedi 8 avril (en direct sur France 3 à partir de 15h25 et en intégralité sur france.tv), la troisième édition de Paris-Roubaix s'annonce particulièrement excitante. Franceinfo: sport vous donne les quatre raisons de ne pas rater la classique du Nord.
Le parcours est exigeant
Encore jeune sur le calendrier international, Paris-Roubaix ne sera que la troisième édition féminine de l’Enfer du Nord. Et le parcours continue d’évoluer. On oublie les 124,7 kilomètres des deux premiers opus, place désormais à un périple de 145,4 kilomètres. Au départ, les coureuses réaliseront trois tours sur un circuit autour de Denain, entrecoupés (entre le deuxième et le troisième tour) d’une boucle au sud de la ville.
Un nouveau début de parcours qui sera d’autant plus dangereux, car piégeux, à cause du vent qui pourrait menacer le peloton et créer de premiers écarts avant même l’arrivée des pavés. Ces derniers se répartiront comme sur les premières éditions sur 29,2 kilomètres et 17 secteurs, parmi lesquels celui de Mons-en-Pévèle (3 km) et celui du célèbre Carrefour de l'arbre (2,1 km), tous deux considérés comme les plus difficiles. De quoi mettre au supplice les coureuses, avant de possibles évolutions l’année prochaine.
La dominatrice Trek-Segafredo défend son royaume
En deux éditions de Paris-Roubaix, la classique nordiste est devenue le paradis de la Trek-Segafredo. Double lauréate, avec Elizabeth “Lizzie” Deignan, pour marquer l’histoire en 2021, puis Elisa Longo Borghini en 2022, la formation américaine est comme chez elle dans les Hauts-de-France. Mieux encore, celle-ci a toujours placé deux coureuses sur le podium. La tenante du titre italienne avait ainsi amorcé les prémices de son succès l'an dernier sur les pavés boueux en octobre 2021, avant que Lucinda Brand ne l’accompagne à son tour sur la boîte en 2022.
Et la Trek ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Si Lizzie Deignan, qui a donné naissance à un deuxième enfant l’année dernière, n’est toujours pas revenue à la compétition, l’équipe aura très fière allure. Elisa Longo Borghini sera évidemment de la partie, tout comme la Néerlandaise Lucinda Brand qui visera cette fois-ci la victoire. Mais ce duo sera aussi accompagné de la championne du monde 2021, Elisa Balsamo. Disqualifiée en 2022, l’Italienne aura une revanche à prendre à Roubaix.
Les grands noms du peloton féminin sont présents
Si la Trek-Segafredo s’avance avec l'étiquette de formation à battre, les outsiders et autres favorites ne manquent pas. Désormais double lauréate du Tour des Flandres, Lotte Kopecky (SD Worx) rêve d’enchaîner par une deuxième victoire en six jours sur un Monument. Sa coéquipière Lorena Wiebes, réputée pour ses qualités de sprinteuse, a terminé 14e du "Ronde" et sera à surveiller de très près en cas d’arrivée groupée sur le vélodrome de Roubaix. La Belge et la Néerlandaise seront en tout cas bien entourées au sein de la puissante formation néerlandaise, qui a placé quatre femmes dans le top 15 du Tour des Flandres.
Mais celle qui s'avance, peut-être, comme la principale concurrente au trio de la Trek-Segafredo s’appelle évidemment Marianne Vos (Jumbo Visma). Contrainte de déclarer forfait l’an passé à cause d’un test positif au Covid-19, la "Reine" compte bien inscrire son nom au palmarès. En 2021, Lizzie Deignan avait déjà trop d’avance au moment de son attaque, mais personne n’a oublié la façon dont la Néerlandaise avait lancé la poursuite pour terminer deuxième. En pleine possession de ses moyens, Vos aura une très belle carte à jouer. Grande adepte du Tour des Flandres (elle y a fini 10e cette année), Marta Bastianelli (UAE Team ADQ) sera également à surveiller, elle qui avait fini à la cinquième place l'an dernier.
Audrey Cordon-Ragot pour ses premier tours de roues avec sa nouvelle équipe
Après avoir quitté son ancienne formation Zaaf, alors qu'elle n’était plus payée et que les conditions d’entraînements ne convenaient plus à la pratique professionnelle, Audrey Cordon-Ragot repart à l'attaque de Paris-Roubaix. Dans la foulée de son départ, la championne de France a rejoint l’équipe Human Powered Health, qui l’aligne déjà sur les routes de "l’Enfer du Nord". Après avoir été victime d’un AVC en septembre 2022 et avoir vécu l’échec de l’équipe B&B Hotels-KTM, la Bretonne peut enfin lancer sa saison. Huitième de la première édition féminine de Parix-Roubaix en 2021, elle s'était montrée offensive sur le "Ronde" cette même année.
De quoi laisser présager de belles aptitudes sur les classiques pavées. A noter qu’elle ne sera pas la seule Tricolore à faire valoir ses qualités. La coureuse de Cofidis, Victoire Berteau, 17e l’an passé sur ses terres, voudra faire mieux pour sa deuxième participation, elle qui était la deuxième plus jeune du top 20 en 2022. Margaux Vigié (Lifeplus Wahoo), 21e et deuxième meilleure Française du Tour des Flandres derrière Juliette Labous, absente à Roubaix, aura également une belle carte à jouer sur les pavés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.