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Paris-Tours : Total-Direct Energie joue gros en vue des invitations sur les grands Tours

Si la saison cycliste touche à sa fin et que les têtes sont tournées vers le Tour de Lombardie, il ne faut pas oublier l'autre classique des feuilles mortes: Paris-Tours. Dimanche, nombreux seront les coureurs à se disputer la victoire au gré des chemins de vigne. Mais s'il y a une équipe dans l'obligation de faire un résultat, c'est bien Total Direct-Energie. La formation française est engagée dans une concurrence féroce pour être invitée sur les trois prochains grands tours.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

La pression est de plus en plus forte. Bien partie pour être invitée sur les trois grands tours l'année prochaine, la formation Total-Direct Energie regarde avec insistance dans son rétroviseur. A 10 jours de la clôture de la saison, elle se livre une féroce bataille avec Wanty au classement UCI de l'année. Dimanche, sur Paris-Tours, il y aura donc une course dans la course. Mais attention, les règles du jeu sont très (très) complexes.

Dans le but d'être les plus clairs possibles, nous avons demandé à Lylian Lebreton, directeur sportif chez Total Direct-Energie, d'expliciter la situation. "Depuis cette année, il y a un classement mondial qui hiérarchise les équipes en fonction du total de points inscrits par leurs 10 meilleurs coureurs. Initialement, sur un World Tour à 18 équipes, il était prévu que les deux premières équipes en Continental Pro au classement soient invitées d'office sur les trois grands tours et les grands monuments", explique-t-il en prenant soin de poser les bases.

Pas de licence World Tour en vue, mais une quête aux invitations systématiques

Mais, finalement, 19 équipes devraient être sous licence World Tour l'année prochaine. Après le rachat de Katusha par Israel Cycling Academy, Cofidis s'est quasiment assuré de récupérer cette 19e place grâce à son classement sur les trois dernières années. "Derrière, on semble dans les clous pour les invitations automatiques sur les événements majeurs du World Tour", ajoute Lebreton. En gros, c'est pour la "20e place" que se bat Total Direct-Energie, et son principal adversaire se nomme Wanty.

Avant Paris-Bourges, la formation française comptait "238 points d'avance" sur l'équipe belge, invitée sur les trois dernières éditions du Tour de France. Le chiffre est avancé par Lylian Lebreton lui-même. Cela peut paraître beaucoup, mais à titre d'exemple, la victoire sur Paris-Tours rapporte 200 points.

"Je suis content qu'il y ait un règlement. Les invitations ne sont plus données à la seule discrétion des organisateurs. Au moins, il y a une règle. Mais il y a un côté pervers: on pousse les équipes à courir de janvier à octobre, parfois en Afrique, parfois en Asie, pour grappiller un maximum de points. Les coureurs sont surmenés. On n'a même pas le temps de partir en stage ni même de prendre du repos", analyse Lebreton. Pour lui, le barème des points et la simultanéité de la fenêtre des transferts rendent la compétition "malsaine".

Concurrence et effets pervers

"Si Thomas Boudat (actuel coureur TDE et futur coureur Arkea, Ndlr) avait signé chez Wanty, ça aurait été un problème pour lui de marquer des points avec nous", argumente-t-il. Avec ce contexte pesant en trame de fond, Total Direct-Energie a décidé d'aligner l'équipe la plus compétitive possible sur Paris-Tours. Ses deux cartes principales se nomment Anthony Turgis et Niki Terpstra. Le premier est en forme, il a notamment remporté Paris-Chauny il y a deux semaines, et sa deuxième place sur A Travers la Flandre en début de saison a marqué les esprits. Le deuxième est habitué aux podiums sur Paris-Tours. Deuxième l'an passé, Terpstra avait décroché la 3e place en 2017 et en 2012

Terpstra est attendu

Est-il revanchard au terme d'une saison sans victoire et perturbée par des chutes ? "Je suis aussi motivé que d'habitude", répond Terpstra. "L'entraînement en vue des championnats du monde m'a permis d'être dans le rythme. Je suis dans une bonne condition, je l'ai vu sur les dernières courses (Tour de Vendée, Binche-Chimay-Binche)", constate le vainqueur de Paris-Roubaix 2014 et du Tour des Flandres 2018.

L'année passée, il avait réussi à passer au travers des crevaisons sur les chemins de vigne, mais pas du Danois Soren Kragh Andersen qui avait remporté Paris-Tours 2018 en solitaire. "Qu'est-ce qu'il m'a manqué ? Aller plus vite, c'est aussi simple que ça", s'amuse Terpstra. Il n'était pas d'humeur aussi rieuse l'année dernière, après sa mésentente avec Benoît Cosnefroy, qui avait coûté la victoire aux deux hommes.

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