Péraud-Bardet, jour de contrastes
On a cru un temps que la poisse allait empêcher l'équipe AG2R La Mondiale de sourire ce samedi. Au matin de ce contre-la-montre décisif pour les places d'honneur du classement général, l'équipe française était la mieux représentée dans le Top 5 où elle plaçait deux hommes, Jean-Christophe Péraud (3e) et Romain Bardet (5e). Mais les écarts étaient si minimes surtout entre Thibaut Pinot (2e) et Alejandro Valverde (4e), séparés seulement par 15 secondes, ou encore entre Romain Bardet et Tejay Van Garderen (6e) - 2 minutes 7 d'écart - que rien n'était figé. Les deux Français n'étaient pas à l'abri d'une défaillance ou d'un ennui mécanique qui pouvait tout faire basculer. Et c'est ce qu'il s'est passé.
La crevaison de Romain Bardet
Péraud d'abord, à 20 km de l'arrivée, puis Bardet ensuite, dans les deux derniers kilomètres, ont crevé. La trentaine de secondes qui s'est alors écoulée lors du dépannage a fait basculer la course pour le second. Romain Bardet, qui en plus a eu des soucis d'oreillettes et de chrono sur sa machine, a vu cette cinquième place s'envoler pour deux minuscules secondes. Après 1h10'38 d'effort (26e au final), la pilule était dure à avaler. "Trois semaines d'efforts ininterrompus réduites à néant à deux kilomètres de l'arrivée par une crevaison", a-t-il soufflé à l'arrivée.
Vidéo : la déception de Romain Bardet
Rien d'autre à faire qu'encaisser. Une fois ses esprits retrouvés, on a pu déceler dans ses paroles de la satisfaction. La satisfaction d'avoir fait mieux que résister à Tejay Van Garderen - finalement 6e du chrono à 2'08 du vainqueur Tony Martin - alors qu'on lui promettait l'enfer. "Tout le monde me voyait déjà avec 10 minutes dans les carreaux, on a dit que je ne savais pas rouler", a-t-il ajouté. Aujourd'hui, s'il a perdu cette 5e place qui lui tendait les bras, il a prouvé qu'il avait le coffre pour supporter l'effort solitaire. S'il a pesté sur la malchance mécanique, il pourra aussi se dire que sans sa défaillance dans le Port de Balès (16e étape) où il perdit près de 2 minutes sur les favoris à l'arrivée à Bagnères-de-Luchon, il aurait pu viser plus haut. Mais la déception personnelle a vite laissé la place au bonheur collectif, symbolisé par les larmes de Jean-Christophe Péraud.
Un silence qui en dit long
A 37 ans, il s'est même offert le luxe de devancer le champion de France de la spécialité, Sylvain Chavanel (8e à 9 secondes de Péraud). Quelques dizaines de minutes plus tard, après avoir récupéré et réalisé, il est réapparu face à la presse, le sourire aux lèvres. "C'est une satisfaction". On veut bien le croire lui qui n'était "pas venu pour ça" (une deuxième place au général, ndlr). Il visait un Top 5, il a décroché bien mieux. Il va pouvoir désormais savourer cette dernière étape parisienne avec "le sentiment du devoir accompli". Et lever les bras bien haut dimanche sur le podium.
Vidéo : l'émotion de Jean-Christophe Péraud à l'arrivée
Le tweet de Jean-Christophe Péraud
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