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Mondiaux de paracyclisme 2022 : "L'objectif est très clair pour moi, c'est Paris 2024", explique Marie Patouillet

Double médaillée de bronze lors des Jeux paralympiques de Tokyo l'année dernière, Marie Patouillet espère valider une étape importante dans sa route vers Paris 2024, à partir de jeudi, au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Marie Patouillet après sa performance sur l'épreuve de poursuite où elle a remporté le bronze, mercredi 25 août 2021 lors des Jeux paralympiques de Tokyo. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Lunettes de soleil sur le nez, Marie Patouillet passerait presque inaperçue au milieu de la foule venue célébrer le parasport, samedi 8 octobre sur la place de la Bastille, à Paris. Mais son polo siglé "équipe de France" et, surtout, ses cheveux courts blond platine ne laissent, très vite, plus de place au doute.

Sacrée championne du monde sur route au Canada le 14 août dernier (catégorie C5, amputation ou atteinte unilatérale de membre supérieur), la cycliste de 34 ans s'attaque à un nouveau défi sur le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, du 20 au 23 octobre, pour les championnats du monde de paracyclisme sur piste.

Médaillée de bronze en 2019 et d'argent en 2020, Marie Patouillet a dans le coin de la tête le titre suprême. Mais elle l'assure, il ne s'agit que d'une étape vers son objectif : ramener l'or à Paris en 2024.

franceinfo: sport : Vous avez participé à la première journée paralympique de l'histoire en France, le 8 octobre dernier. Comment l'avez-vous vécue ?

Marie Patouillet : C'était historique. L'organisation était top, la météo géniale... J'ai aussi pu tester deux sports, le volley assis et le basket fauteuil, c'était incroyable. J'ai joué avec une petite qui devait avoir 6 ou 7 ans, c'était un moment de partage incroyable que l'on ne vit pas quand on est athlète de haut niveau. Cela permet aussi de parler des sports paralympiques, de les faire rayonner auprès du grand public, de montrer qu'on existe, que l'on fait de super performances.

Même si parfois notre sport semble différent, compliqué parce qu'il y a plein de catégories, on reste dans la performance. Le message que j'ai envie de faire passer, ce serait : "Venez nous supporter, parce que si à Paris, en 2024, on veut aller chercher des médailles, on aura besoin de tout le monde".

Marie Patouillet s'essaie au basket fauteuil avec une jeune fille lors de la journée paralympique à Paris, le 8 octobre 2022. (MILLEREAU PHILIPPE / KMSP / AFP)

Est-ce que vous avez le sentiment que le public, depuis les Jeux paralympiques de Tokyo l'an dernier, connaît mieux les athlètes tricolores ?

J'ai l'impression que la médiatisation s'améliore petit à petit, oui. Quand on sait que le temps de diffusion va tripler à Paris avec France Télévisions, c'est une réelle avancée. Mais cette avancée, il faut aussi l'accompagner, il faut qu'il y ait des gens qui regardent et qui puissent nous soutenir derrière. C'est pour ça que cette journée paralympique est hyper importante.

Dans quel état d'esprit vous avancez-vous avant votre dernier gros rendez-vous de la saison, à savoir les Mondiaux de paracyclisme sur piste à domicile, à Saint-Quentin-en-Yvelines ?

Moi, l'objectif est très clair, c'est Paris 2024. Depuis que je suis rentrée des Jeux de Tokyo, avec Grégory Baugé mon entraîneur, on est clairs là-dessus. Le reste, cela servira de jauge, de bilan. Cela ne veut pas dire perdre la performance, parce que cet été, il y a eu un titre de championne du monde sur route et cet hiver un record du monde [sur le 200 mètres sur piste, au championnat de France handisport, en février 2022]. Je veux juste continuer comme ça.

Il y a quand même l'idée d'un premier titre mondial sur piste qui doit trotter dans la tête, après le bronze et l'argent lors des précédentes éditions...

Disons que s'il y a la possibilité d'aller le chercher, évidemment, je prends ! J'ai changé pas mal de choses avec mon staff, ma manière de travailler, cela permet de valider des étapes qui sont importantes, pour que physiquement, je me sente bien, qu'il n'y ait pas de blessures. Donc on y va étape par étape, on vit le moment présent. Et je vais tout donner sur ces championnats, il faudra compter sur moi ! Mais l'objectif, c'est Paris 2024.

Sarah-Léonie Cysique, championne olympique de judo par équipes, et Marie Patouillet, deux fois en bronze à Tokyo, expliquent le lien qui unit les athlètes aux Jeux olympiques et paralympiques.
Sarah-Léonie Cysique et Marie Patouillet accueillent Kylian Mbappé dans l'équipe olympique Sarah-Léonie Cysique, championne olympique de judo par équipes, et Marie Patouillet, deux fois en bronze à Tokyo, expliquent le lien qui unit les athlètes aux Jeux olympiques et paralympiques.

Vous travaillez depuis quelques années avec votre entraîneur, Grégory Baugé. Comment décririez-vous votre relation ?

Greg, je connaissais son palmarès mais il me paraissait tellement inapprochable ! On parle de Grégory Baugé, sprinteur multimédaillé [10 titres de champion du monde en vitesse, individuelle et par équipes], un champion. Et la rencontre s'est faite toute simplement, après une de mes chutes sur piste d'ailleurs. C'est l'une des plus belles rencontres de ma vie, il m'a fait progresser techniquement et il a un savoir phénoménal. On va tous les deux dans la même direction et il y a une confiance mutuelle.

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