Prudhomme: "Il y a de quoi mettre le feu!"
Qu'avez-vous cherché en dessinant ce Tour ?
C.P: "Nous avons la volontĂ© d'Ă©largir le champ des possibles, c'est-Ă -dire mettre en scĂšne des Ă©tapes oĂč tout peut se passer, quasiment tous les jours. Naturellement, le Tour de France se joue d'abord dans les Alpes, les PyrĂ©nĂ©es et dans les contre-la-montre. Mais, dans les Vosges, le Jura, les monts du Boulonnais, le long de la mer, en Normandie ou en MĂ©diterranĂ©e, il y a la possibilitĂ© de faire des Ă©tapes formidables. C'est ce qui nous a conduit Ă tracer le Tour avec beaucoup de nouveautĂ©s".
Avec moins d'arrivées en haute montagne ?
C.P: "La montagne, ce ne sont pas seulement les grands cols, mĂȘme si on retrouve des grands classiques en juillet prochain. Il y aura moins d'arrivĂ©es en altitude que l'annĂ©e derniĂšre, mais davantage de cols de premiĂšre catĂ©gorie, et surtout des pourcentages Ă©levĂ©s dans tous les massifs, sans doute comme il n'y en a jamais eu dans l'histoire du Tour. Ca doit servir de rampe de lancement pour de grandes offensives. Dans quelques annĂ©es, les gens rĂ©clameront ces ascensions. Je pense Ă la Planche des Belles Filles, Ă l'Ă©tape du Jura suisse qui mĂšne Ă Porrentruy, au Grand Colombier que les fanas de vĂ©lo rĂ©clamaient Ă cor et Ă cri depuis des annĂ©es, au Mur de PĂ©guĂšre dans les PyrĂ©nĂ©es en AriĂšge".
Et davantage de contre-la-montre ?
C.P: "C'est une tendance clairement à la hausse. Dans toutes les courses, on constate une érosion des contre-la-montre, plus forte encore sur le Tour de France. Pourquoi avoir changé? là encore, pour élargir le champ des possibilités, pour que des coureurs qui sont plus rouleurs que grimpeurs aient leur chance. Il y a plus du double de contre-la-montre par rapport à l'an passé mais, d'un autre cÎté, les grands grimpeurs ont des rampes de lancement idéales avec des pourcentages terribles dans une demi-douzaine d'étapes. Ces pourcentages doivent leur permettre de grandes offensives. J'ai beaucoup aimé, comme tout le monde, les attaques lointaines d'Andy Schleck et de Contador (dans le Tour 2011)".
Avez-vous modifié le parcours 2012 en fonction du Tour 2011 ?
C.P: "Le tracé du Tour est fait aux trois-quarts en juillet. On veut se laisser une certaine marge de manoeuvre en jouant sur les contre-la-montre et les cols à fort pourcentage. Cette fois, il y a une volonté confirmée de densifier la premiÚre semaine avec deux arrivées en bosse, à Seraing pour un puncheur, et à Boulogne, aprÚs une succession de cÎtes dans les vingt derniers kilomÚtres".
A qui ce parcours est-il destiné ?
C.P: "Je n'ai pas la rĂ©ponse, et c'est volontaire... Ce parcours va inspirer plus de coureurs qu'Ă l'ordinaire. Pour les grimpeurs, il y a de quoi mettre le feu dans cinq, six, sept Ă©tapes, et pas seulement dans les Alpes et les PyrĂ©nĂ©es. On sait aussi que le vent peut jouer, dans l'Ă©tape de Normandie et plus encore celle qui se termine le 14 juillet au Cap d'Agde. Le peloton va passer Ă SĂšte par le Mont Saint-Clair, une rampe de lancement pour les 20 derniers kilomĂštres, et comme l'avait dit il y a deux ans qui vous savez (Lance Armstrong, ndlr), pas besoin d'ĂȘtre prix Nobel pour savoir qu'il faut rester dans les premiĂšres places du peloton".
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