Prudhomme : "Un Tour de France complet"
Q: Vous avez fait la part belle aux grimpeurs...
R: "Pour gagner le Tour de France, il faut être bon grimpeur. Mais il n'y a pas que de la montagne. C'est un Tour de France complet avec une première semaine très dense, où l'on jouera avec les quelques pentes qui existent en Bretagne et avec le vent, un passage ensuite dans le Massif central, les Pyrénées puis les Alpes pour finir avec un hommage rendu au Galibier."
Q: Qu'avez-vous recherché dans la montagne ?
R: "On a vraiment souhaité qu'il y ait autant d'étapes de montagne dans les Pyrénées que dans les Alpes, c'est à dire trois de chaque côté avec deux arrivées en altitude emblématiques, Luz-Ardiden et le plateau de Beille dans les Pyrénées, le Galibier pour la toute première fois dans l'histoire du Tour et l'Alpe d'Huez côté Alpes, de manière à avoir un suspens possible jusqu'au bout mais aussi des possibilités de bagarre bien avant."
Q: Quelle est l'idée directrice ?
R: "Bousculer les habitudes, et ça me semble absolument nécessaire. Il faut faire en sorte que la course ne soit pas figée. Le plus important est de proposer chaque année des parcours avec des variantes. Cette année, on a voulu insister dans la première semaine sur des arrivées qui sont chaque jour différentes. Il n'y en a que deux pour des sprinteurs purs (Redon et Châteauroux), il y a souvent des bosses juste avant l'arrivée de façon à ce que dès les premiers jours, tous les types de coureurs puissent s'exprimer et que l'on puisse voir pointer les favoris du classement général comme en juillet dernier sur les pavés."
Q: Quel est le profil-type du futur maillot jaune ?
R: "Un coureur complet, bon grimpeur, malin et adroit pour échapper aux pièges de la première semaine qui seront nombreux. On joue régulièrement avec le vent dans la première semaine, là c'est presque poussé à l'extrême avec le Cap Fréhel dans des paysages absolument splendides, tous les derniers kilomètres en bord de mer."
Q: Alberto Contador sera-t-il au départ de Vendée ?
R: "Je n'ai pas à m'exprimer sur l'affaire. On attend les conclusions de l'Union cycliste internationale (UCI) et de l'Agence mondiale antidopage (AMA), les organismes habilités par le Code mondial antidopage. On ne souhaite qu'une chose: que cela ne dure pas trop longtemps. Il faut attendre les conclusions de l'enquête, des experts dont c'est le métier. Manifestement, ce n'est pas simple, ce serait réglé depuis bien longtemps."
Q: La répétition des affaires est quelque peu désespérante...
R: "On voit bien que la lutte antidopage dans le cyclisme n'est pas de la cosmétique, elle existe vraiment. Il y a une vraie volonté. On se plaignait autrefois de l'omerta, je n'ai pas le sentiment qu'elle existe encore aujourd'hui dans le cyclisme. Les choses bougent même si, à chaque fois, on prend des coups. On n'a pas envie de baisser les bras, on n'a pas envie que les tricheurs puissent gagner."
Q: La difficulté de la course est-elle en cause ?
R: "Le dopé le plus célèbre de l'histoire s'appelle Ben Johnson, il courait 100 mètres. Est-ce qu'on court 99 mètres ou 98 mètres aujourd'hui ? On triche parce qu'on veut la gloire, l'argent, être devant, pas pour telle ou telle difficulté. Pierre Bordry, l'ancien patron de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), disait que la majorité du peloton est saine... et la majorité du peloton fait bien le Tour de France."
Propos issus de la conférence de presse du Tour de France
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