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RadioShack change de fréquence

A chaque fois que Johan Bruyneel entend une chute sur Radio Tour, il doit trembler. Depuis le début du Tour de France, la malchance s’abat sur l’équipe américaine RadioShack. Après les abandons de Brajkovic et Horner, les chutes de Hincapie et Klöden, c’est Greg Popovych qui n’a pas pris le départ à Aurillac ce matin. Le team US fait le dos rond et espère vivre enfin quelques jours tranquilles à l’abri du peloton.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

« On n’a pas eu beaucoup de chance. » Alain Gallopin n’essaie pas de concurrencer Coluche. Les chutes ne le font pas rire. Surtout celle de dimanche qui a laissé des traces dans l’équipe. « Quand on voit la chute de dimanche, c’est vraiment la faute à pas de chance parce qu’on ne peut pas dire qu’on n’était pas placé, raconte le directeur sportif de RadioShack. Ça passe à côté de Leopard et nous, ça nous fusille notre dernière cartouche. » Après la vraie retraite de Lance Armstrong, rien n’est plus comme avant. L’équipe est plus en retrait et ne joue plus les premiers rôles sur le Tour de France. « On avait misé sur une équipe de grimpeurs avec Horner et Brajkovic en plus. Ça nous laissait des possibilités dans la haute montagne. Ce n’est pas par hasard si les Schleck ou Evans ne sont pas tombés. Tout le monde ne peut pas se payer Cancellara ou Hincapie comme gregario. C’est un luxe que toutes les équipes ne peuvent pas se permettre. »

Popovych fiévreux

Le luxe n’existe plus chez RadioShack. Le Tour du calvaire a même vécu un nouveau tournant avec l’abandon du capitaine de route Yaroslav Popovych, le guerrier, le garant de l’état d’esprit de l’équipe. « On avait déjà accepté la perte Horner et Brajkovic il y a quelques jours. On s’était refait le mental, confie Johan Bruyneel. Après, Klöden est tombé et cela va certainement affecter ses performances. Aujourd’hui, on perd Popovych qui a dû rester à l’hôtel avec une grande fièvre suite à ses chutes et les efforts qu’il a faits. Il faut continuer. On va rester à l’abri du peloton et voir comment on peut se refaire une petite santé. Ça fait trois jours que je dis la même chose et à chaque fois il se passe quelque chose en plus. »

Lourdes en vue...

Pauvre Bruyneel, pourtant bien plus tranquille et apaisé sans la meute de journalistes et de fans qui entouraient le bus de son équipe pendant toute l’ère Armstrong. Que faire sinon se résoudre à continuer jusqu’à ce que la roue tourne. « On ne peut rien faire. Il faut juste l’accepter. Heureusement, on est venu avec une équipe d’opportunistes, pas avec un vrai grand leader, un vrai grand favori. Avant la chute, Klöden était en grande forme, un candidat au podium. Cette espérance, je l’ai encore, reprend-t-il. Mais il faut être réaliste, les chutes ça laisse des dégâts. » Heureusement, RadioShack a déjà sauvé sa saison en remportant le Tour de Californie avec Chris Horner. « Certes le Tour est très important mais ce n’était pas notre seul objectif de l’année. Pour notre sponsor, l’objectif N.1 c’était le Tour de Californie. Quand tu le gagnes, ça change ton année. Ici, on fera le mieux possible avant de se consoler sur le Tour du Colorado et la Vuelta. » Avec une arrivée à Lourdes dans quatre jours, un miracle est encore possible…

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