Retenus sur le Tour à une semaine du départ : ce que cela change
« On t'a pris pour le Tour ». Ce type d'annonce est généralement une bonne nouvelle, synonyme de participation au plus grand événement annuel au monde. Mais elle peut prendre un tout autre sens quand cette annonce surgit… une semaine avant le Grand Départ. Certains, comme Frédéric Brun (Bretagne Séché Environnement), avaient vu le coup venir : « Je me suis entraîné et préparé comme si j'allais faire le Tour de France. Même si je n'étais pas du tout sûr de le faire, je l'avais en tête et donc j'ai ajusté ma préparation, en participant notamment à un stage alpestre avec l'équipe, fin mai ».
Frédéric Brun, à Utrecht. (MATHILDE L'AZOU)
D'autres ont eu de la chance dans leur carrière, et n'ont jamais été confrontés à cette situation : Pierre Rolland, maillot blanc du Tour 2011, vainqueur de deux étapes, n'a jamais connu ce statut. Il avoue « Je suis chanceux ! J'ai le temps de me préparer à cet événement. J'ai donc pu faire une préparation classique, avec des reconnaissances d'étapes, des stages, une coupure et surtout le Dauphiné pour peaufiner ma préparation ».
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Une situation moins confortable
Alexis Vuillermoz (AG2R La Mondiale) a lui aussi appris assez tôt sa sélection pour le Tour, ce qui n'avait pas été le cas lors de sa première participation, en 2013. « Cette année là, j'étais en bonne forme physique à une semaine du Grand Départ, c'est pour cela qu'ils m'ont sélectionné, mais je ne m'y attendais pas… En début de saison on ne m'avait pas prévu sur cet événement, donc j'ai du y participer sans préparation, en comptant seulement sur ma bonne forme du moment ». Cette année, le statut du jeune homme est tout autre : lieutenant de Romain Bardet et Jean-Christophe Peraud, il a pu se préparer spécifiquement pour l'événement. Et la liste de sa préparation est plutôt longue : « J'ai réalisé une coupure au mois de mai, avant d'attaquer un stage en altitude dans les Alpes avec l'équipe. Puis nous sommes allés reconnaître le contre-la-montre par équipes, avant de retourner avec Romain (Bardet) faire un stage dans les Pyrénées, et enfin d'aller reconnaître l'étape des pavés cette semaine, avec l'équipe. Ça change ! ».
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Moins de pression dans les équipes étrangères donc moins d'attente
Philippe Mauduit a été le directeur sportif d'Alberto Contador, avant de débarquer cette saison dans l'équipe italienne de la Lampre. Pour lui, il est hors de question de prévenir ses coureurs une semaine à l'avance : « tu ne peux pas venir sur le Tour si tu n'es pas prêt. Nous on ne les sélectionne pas une semaine avant le départ, on donne notre liste quatre à cinq semaines avant l'événement. La Grande Boucle demande une préparation aussi spécifique que mentale ». Le directeur sportif français avoue tout de même comprendre que les annonces tardives des équipes françaises : « Toutes les formations ont leurs propres contraintes, mais les françaises ont énormément de pression sur le Tour. Pour nous (Lampre ndlr) c'est la course de l'année, mais pour elles ça l'est encore plus, donc je comprends qu'elles sélectionnent leurs derniers éléments à quelques jours du départ... »
« On t'a pris pour le Tour ». Certains, qui ont été retenus quelques jours avant le Grand Départ, arrivent à tenir jusqu'en troisième semaine. Mais ils ne parviennent généralement pas à rivaliser avec ceux qui avaient appris l'heureuse nouvelle bien avant. Pourtant, tous doivent répondre présent, physiquement et mentalement. Et ce, avec ou sans préparation.
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