Riblon, un pistard au sommet
18 juillet béni pour Christophe Riblon. Vainqueur d’une première étape sur le Tour de France le 18 juillet 2010 à Ax 3 domaines, le coureur AG2R a remis le couvert à l’Alpe-d’Huez ce jeudi… 18 juillet 2013. Professionnel depuis 2004, le protégé de Vincent Lavenu avait été piégé à Gap lors de la 16e étape. Distancé par Rui Costa dans le col de Manse, Riblon avait dû abdiquer. Un sentiment honni par le natif de Tremblay-en-France. Plutôt placé dans la catégorie puncheur, le Français a un mental d'acier.
Un pistard devenu routard
Une qualité encore éprouvée lorsque Van Garderen s’est échappé au pied de l’Alpe-d’Huez. Flashé à 45 secondes de l’Américain à 5 km du sommet, le coéquipier du malheureux Jean-Christophe Péraud ne s'est pas affolé et n'a rien lâché, poussé par son directeur sportif Julien Jurdie. Déposant son adversaire à 2 km du sommet, il pouvait savourer un succès qu'il ne doit qu'à sa détermination sans faille. Un ingrédient qui lui permet de succéder à son compatriote Pierre Rolland, dernier vainqueur au sommet du mythique col alpestre en 2011. Mais surtout un authentique exploit, quand l’on sait que le vice-champion du monde de course aux points sur piste n’a terminé sa première course qu’en mars cette saison. Handicapé par une blessure au dos, Christophe Riblon a cumulé les abandons jusqu’au Critérium International. Cet hiver compliqué a remis en doute sa participation au Tour de France cette année. Mais à force d’abnégation, celui qui n’avait jamais manqué une édition de la Grande Boucle depuis 2008, a gagné sa place.
Champion de France de course en ligne amateur en 2004 et deuxième du Tour de l’Avenir l’année suivante, Riblon affichait de belles promesses. Son goût pour le cyclisme sur piste a certainement condamné une part de ses espoirs sur route. Jusqu’en 2010, le Français a cumulé les deux, participant notamment aux Jeux de Pékin, pour une 5e place en poursuites par équipe dans le Vélodrome de Laoshan. C’est finalement lorsqu’il a rangé le vélo à pignons fixes que le coureur AG2R a pris une nouvelle dimension sur bitume. Habitué à briller sur la Route du Sud ou le Tour de Picardie, épreuves de "second rang", Riblon prend une autre dimension en levant les bras sur le Tour de France. Une victoire dans les Pyrénées qui plus est, sur les pentes d’Ax 3 domaines. Un déclic pour un homme peu à l’aise lorsque la route s’élève. 28e au général à Paris, l’ancien amateur est devenu un autre coureur.
2010, année charnière
Plus à l’aise en montagne, il peut désormais épauler ses leaders dans les ascensions, sans renier ses gênes de pistard. Pour preuve, il devient vice-champion de France du contre-la-montre la saison suivante. Toujours aussi discret, Riblon n’est plus un faire valoir et ne veut pas le redevenir. « Je ne fais pas du vélo pour rester dans le peloton, je veux être acteur des courses. », confiait-il en février dernier à Cyclisme Mag. Ses résultats de 2012 le prouve : 18e de la Vuelta, 10e du Critérium International et 9e de Tirreno-Adriatico malgré des douleurs au dos déjà existantes. « Depuis un an et demi, ça me gêne. Sur certaines courses, j’ai été obligé de lever le pied parce que mon dos me faisait mal et je n’y arrivais pas », déclarait-il encore au magazine cycliste. A l’heure de chasser Van Garderen sur les pentes de l’Alpe-d’Huez, ces douleurs se sont envolées. Comme un Christophe Riblon au sommet de son art.
Vidéo: L'arrivée de Riblon au sommet
Vidéo : La réaction de Christophe Riblon
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