Tour de France 2019 - "J'ai honte", le mea culpa de Romain Bardet
Il n’y a pas que la collation du matin qui n’est pas passée. Une boule au ventre, un abcès né dans le final de la Planche des belles filles que Romain Bardet a essayé de crever devant ses coéquipiers dans le salon de l'hôtel des AGR2 à Danjoutin. Une mise à nu que l’Auvergnat s’est imposé pour mieux rebondir. "J’ai honte", a-t-il soufflé à ses coéquipiers. Honte "de ne pas avoir été au niveau, d’avoir été spectateur sur ce premier rendez-vous." Au pied du bus savoyard, quelques minutes plus tard, le discours n’avait pas changé face à la presse. "A chaud les mots sont toujours forts. J’ai été bien en dessous de mes espérances hier, reconnaissait-il. Le revers que j’ai essuyé hier, j’en assume toutes les conséquences et mon entière responsabilité. Je ne suis pas venu sur le Tour pour montrer ce visage-là."
"J'ai été spectateur"
La déception est vivace et met à mal sa préparation entièrement tournée vers le Tour. Le constat est limpide. Pas de jambes et un écart qui ne cesse de s'accroître avec les leaders depuis le départ de Bruxelles. "L’accélération de Gaudu a fait très mal, analyse Julien Jurdie, directeur sportif d’AG2R La Mondiale. Il n’avait plus d’énergie pour rester avec le groupe des favoris jusqu’en haut. Le débours est important." Dans l’équipe de Vincent Lavenu, l’heure est donc à la remobilisation. Hier soir, les huit coureurs ont eu droit à leur débrief personnalisé, à tête reposée. "Le moral était atteint, confirme Jurdie. Romain a fait d’énormes sacrifices. On connaît son engagement dans sa préparation."
Rendez-vous en troisième semaine
Soigner les têtes avec des pensées positives, un mantra appliqué avec soin par le staff. "Le Tour est encore long", martèle-t-on en cœur. "On va rester positif, reprend Jurdie. C’est un mot à garder en tête. Il faut vite se relever car il y a un week-end important qui arrive." On saura dans quelques jours si le baume a été efficace ou si c’était aussi utile que du mercurochrome sur une jambe de bois. Le premier élément de réponse devrait intervenir ce week-end dans les monts du Forez et du côté de Brioude, dans le fief de Bardet. "On a plusieurs plans mais il faudra notamment être présent sur les massifs intermédiaires", annonce Jurdie. Avec plus de deux minutes de retard sur Geraint Thomas, Bardet aura plus de latitude pour placer des attaques. "Cette liberté, il faudra l’exploiter dans le final de certaines étapes" espère le DS des AG2R qui donne rendez-vous en troisième semaine, celle des hommes forts. "Qu’on garde le cap car il n’y a que six étapes de passées, ajoute Bardet. Il y a de la haute montagne tout devant." Son vrai terrain d’expression si les jambes reviennent…
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