Tour de France: Romain Bardet a limité la casse et se tourne vers la dernière semaine
Il a fallu une longue minute à Romain Bardet pour récupérer une once de souffle et répondre à la masse de journalistes qui l’entourait jusqu’à le priver d’air. Bauke Mollema, le deuxième du général parti trois minutes derrière lui, est passé derrière Bardet puis le Français a décroché ses premiers mots. Et inévitablement, le terrible drame survenu à Nice jeudi soir était dans la tête du coureur d’Ag2r-La Mondiale : « c’était difficile de se mettre dans le coup aujourd’hui après ce qu’il s’est passé hier. Ça reste une performance sportive, c’était dur de trouver le sommeil après toutes ces nouvelles ».
"Un exercice que je ne maîtrise pas"
Sur les 37,5 kilomètres séparant Bourg-Saint-Andéol et la Caverne du Pont-d’Arc, l’ennemi de Romain Bardet a été le vent. Bringuebalé de droite à gauche sur les routes de l’Ardèche, Bardet a payé son déficit de puissance par rapport à ses adversaires et sa roue pleine à l’arrière. « J’ai été chahuté comme tout le monde par le vent et les routes, a-t-il expliqué. Je ne pensais pas qu’il y avait autant de vent. C’était parfois un peu dangereux. J’ai failli m’envoler dans le décor, ça fait des bonnes décharges d’adrénaline. Il faut se reconcentrer ». L’Auvergnat a connu une mise en route plus que difficile, il avait d’ailleurs déjà concédé plus d’une minute après sept kilomètres seulement, au sommet de la Côte de la Bourg-Saint-Andéol. Mieux par la suite, Bardet a cependant lâché quasiment quatre minutes (3’52) à Tom Dumoulin sur la ligne d’arrivée, soit 2’49 sur Froome, 1’58 sur Mollema, 1’04 sur Valverde, 1’02 sur Van Garderen, 51 secondes sur Yates et 44 secondes sur Quintana et Porte. « J’ai donné tout ce que j’avais dans le ventre aujourd’hui. C’est un exercice que je ne maîtrise pas du tout. Je suis content que ce soit derrière moi, a reconnu Bardet. Depuis le contre-la-montre de Bergerac en 2014, je n’ai pas eu de contre-la-montre de plus de quinze kilomètres ». La rareté des chronos longs rend l’exercice d’autant plus compliqué pour les non-spécialistes.
"Je n'ai pas craché tout mon venin"
Et maintenant, le leader d’Ag2r-La Mondiale, la dernière chance française pour une bonne place au général, se tourne vers la fin du Tour de France, celle de tous les dangers et de tous les espoirs pour lui : « C’est la dernière semaine qui va tout décider, tout le monde va devoir se découvrir, passer à l’attaque », lâchait-il. Effectivement, entre vers Culoz, Finhaut-Emosson, Megève sur le contre-la-montre, Saint-Gervais Mont Blanc et Morzine, autant d’occasions pour qui veut se montrer, de le faire. Au général, Romain Bardet est repoussé à la 7e place, à 4’04 de Froome et à 47 secondes du top 5. Bardet espère « ne pas avoir craché tout son venin » et chacun se remémorera sa dernière semaine en 2015 pour remonter à la neuvième place du général et aller chercher une superbe victoire d’étape à Saint-Jean-de-Maurienne. Le top 5 est « toujours l’objectif » pour celui qui « espère que l’on parlera de lui la semaine prochaine ».
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